• Mais serait-ce... Mais oui! C'est un nouveau délire en approche!

    Depuis mon dernier article sur ce site, je ne cesse de me dire que j'aimerais terriblement voir vos illustrations et l'histoire qui se cache derrière (pas toujours celle en lien avec l'épisode). Ou tout simplement vos favorites!

    Amour sucré, Eldarya, un autre jeu même! Personnalisées, officielles ou même créées par vous-même ou d'autres, toutes entrent en compte. Toutefois! Si vous prenez celles par exemple d'un autre artiste, essayez de mettre tous les liens possibles afin de le créditer, s'il vous plaît.

    Aussi et pour une durée illimitée, je vous propose de me les envoyer via commentaires. Je les placerai dans un album et pour les meilleures et avec votre accord: un article vous sera accordé.

    Ce sera à vous de me dire celles que vous désirez voir être mises en avant. Car après tout, ce blog est avant tout pour nos délires à toutes!

    Comme me l'a judicieusement fait remarquer CeliaSwan, évitez s'il vous plaît les illus trop... évocatrices. Sauf si vous censurez l'essentiel! Et n'hésitez pas à vous lâcher sur le sujet (canards, légumes, émojis...) j'leur ferai une catégorie spéciale.

    Personnellement, je trouve celle-ci sublime. Elle m'évoque un énorme spoil sur la fic de Séra XD


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  • Des cris désespérés retentissaient sur la plage de Sweet Amoris. Cela n'était pas dans l'habitude de Castiel de paniquer ainsi, mais Démon s'était sauvé depuis plusieurs heures maintenant et la nuit commençait à tomber. Comme pour ne rien arranger, il était encore très jeune et de plus en plus de monde affluait pour assister au concours de groupes de musique amateurs, ce qui ne lui rendait pas la tâche facile. Entre ses mains, il tenait le collier et la laisse de son meilleur ami : il ne le lui avait quitté qu'un instant, pour qu'il cesse de se gratter. Mais à présent, il regrettait amèrement son geste.

    Le grésillement des hauts-parleurs de l'immense scène qui avait été montée non-loin le fit soupirer : aucune chance que son ami ne l'entende avec ce raffut.

    « Votre attention s'il vous plaît ! Un chiot de type beauceron vient d'être retrouvé par l'une de nos participantes. Pour plus de facilité, merci de vous rendre devant le point gendarmerie si vous en êtes le propriétaire. »

    Son sang ne fit qu'un tour : ça ne pouvait être que lui ! Il courut à en perdre haleine et bien vite, il aperçut Démon. Celui-ci se roulait sur le dos pour profiter plus amplement des caresses d'une jeune fille aux cheveux blonds et vêtue d'une robe steampunk bleu roi. Parvenu à portée de voix, il l'appela et s'émut de le voir se relever instantanément. Il se mit alors à tirer de toutes ses forces sur sa laisse et manqua d'entraîner sa gardienne avec lui. Quand il fut à portée, elle lui tendit la laisse et les laissa chahuter quelques instants tous les deux.

    – Plus jamais tu me fais ça ! C'est bien compris, Démon ? Tu m'as inquiété...

    – Démon, s'amusa la jeune fille. Ça lui va plutôt bien. Il a été sage. Je l'ai trouvé en fin d'après-midi et j'ai tourné quelques temps voir si personne ne le reconnaissait. On n'a pas pu faire d'appel avant, on avait des problèmes de son... désolée.

    Toujours accroupi, il posa sur elle un regard chargé de tout le soulagement et le bonheur qu'il ressentait en cet instant.

    – T'excuses pas voyons, t'as veillé sur lui, je pouvais pas rêver mieux.

    Après lui avoir remis son collier, il se redressa et sourit à la jeune fille qu'il surplombait largement. Elle vrillait sans hésitation son regard vairon dans le sien et lui souriait aimablement, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Il aimait ce qui se dégageait d'elle.

    – Est-ce que... je peux lui faire un dernier câlin ? C'est un amour ton chien.

    Castiel s'étonna de voir Démon sauter sur la jeune fille et lui lécher consciencieusement le visage, déclenchant son hilarité. Elle prenait soin de le soutenir, pour qu'il ne se blesse pas.

    – Hahaha, Démooon, non ! C'est crade, je suis maquillée, c'est pas bon ! Tu vas t'empoisonner... Moi aussi, je t'aime.

    – C'est fou qu'il réagisse comme ça, il ne l'a jamais fait avec personne d'autre que moi, avant, sourit-il. Démon... ça suffit.

    Devant le ton plus sec de son maître, le jeune beauceron revint s'asseoir à ses côtés tout en se léchant les babines. Ne sachant que faire, il se surprit à rougir et lui tendit la laisse coulissante qu'elle avait utilisée pour le garder.

    – Oh, tu peux la garder. On n'a pas de chien. Et ça vous fera un petit souvenir !

    N'en revenant pas de tant de gentillesse, Castiel hésita longuement quant à la marche à suivre. Il ne savait pas s'il lui fallait se présenter, l'étreindre, ou que savait-il encore ?

    Comme pour lui épargner cette peine, il vit la jeune femme lui adresser un signe de main après une ultime caresse à Démon, et s'éloigner en déclarant :

    – Je suis vraiment heureuse de vous avoir rencontrés, tous les deux ! Je dois vous laisser, mon groupe m'attend. Soyez prudents !

    Se sentant enfin ramené sur terre, Castiel réalisa qu'il ne l'avait même pas véritablement remerciée. Dans un sursaut, il lui hurla :

    – Rejoins-moi ici après le concours !

    N'obtenant aucune réponse, il s'éloigna, dépité et décida de ramener son compagnon chez lui avant qu'il ne se sauve à nouveau.

    Sur le chemin le menant à l'arrêt de bus, son regard fut attiré par une boutique qui s'apprêtait à fermer. De nombreux paniers de jouets de toutes sortes étaient posés à même le sol, tandis que des bijoux fantaisies étaient suspendus contre un panneau couvert de velours. Il haussa les épaules.

    – Pourquoi pas ? T'en dis quoi, mon vieux ? Les filles ça aime les bijoux.

    Il se rapprocha et les détailla : de petites fées, des dauphins, des coquillages... Rien de tout cela ne l'inspirait. Il aurait préféré quelque chose qui, tout comme cette laisse, lui rappellerait cette journée. C'est alors que le vendeur s'adressa à lui d'un ton un peu rude :

    – Jeune homme... je crois qu'il va falloir acheter cette peluche.

    – Quelle peluche ? Qu'est-ce que j'irai faire d'une pe...

    Il se tut en voyant Démon, fier comme un pape, une peluche noire dans la gueule. Lorsqu'il la lui prit, il vit qu'il s'agissait d'un skelanimals en forme de chien : seuls son squelette et son cœur étaient dessinés. Il sourit et haussa à nouveau les épaules :

    – Bien trouvé. Je vous la prend.

    – Voulez-vous que je vous l'emballe ?

    Immédiatement, le vendeur s'était montré plus aimable. Après avoir accepté, il régla son dû et put attraper le dernier bus.

    Une fois Démon nourrit et ramené sur son balcon, il prit une douche rapide et s'habilla. Avant de sortir, il s'inspecta dans la glace : il portait un blouson de cuir noir à sangles argentées par-dessus un t-shirt rouge. Ses cheveux noirs commençant tout juste à lui effleurer les épaules le firent sourire plus que de raison.

    – Manque plus que des lunettes noires et j'ai l'air d'une racaille... Elle va flipper, c'est sûr.

    Il attrapa ensuite son casque, ainsi que son paquet cadeau et fila jusqu'au garage de la résidence. Là, il enfourcha sa moto cross et pria pour arriver à temps pour assister à leur représentation. Il ignorait encore où tout cela le mènerait, il se contentait de suivre son envie du moment : et celle-ci était de profiter un maximum de la présence de cette charmante inconnue. Quelque chose en elle le poussait à l'apprécier sans même la connaître véritablement.

     

    Enfin parvenu sur la plage, il soupira : le groupe était d'ores et déjà en train de se produire. Tous arboraient cette même mode steampunk, ainsi qu'une couleur de cheveux bleu roi. La jeune fille se révéla être bassiste et chanteuse. Elle virevoltait entre le guitariste chanteur, et les autres membres de son groupe pour effectuer quelques pas de danse avec eux. Sa longue chevelure flottait au vent tant elle ne cessait de se déhancher. Cette vision lui arracha un sourire : il aimait cette voix encore légèrement fluette. Elle ne devait pas avoir plus de treize ans, tandis que lui, fêterait bientôt son quinzième anniversaire.

    Soudain, ils cessèrent de jouer pour chanter tous en chœur :

    « Amour d'été,

    Pour toujours et à jamais,

    Dans mon cœur sera gravé...

    Le doux goût de nos baisers.»

    Petit à petit, le violoncelliste reprit un tempo lent, bien vite rejoint par le batteur et le claviériste. Ce fut enfin au tour des guitaristes d'imposer un rythme effréné. Le couplet suivant s'avéra plein de promesses faites à l'avenir. Sur l'instant, Castiel ne sut que penser de cette chanson.

    Comprenant qu'ils allaient bientôt finir, il gara sa moto et se rapprocha des « coulisses » délimitées par une simple barrière et un vigile à l'air patibulaire. Il s'étonna d'entendre autant d'acclamations pour un groupe d'adolescents et déchanta, lorsqu'il les vit descendre de scène. Les bras chargés de peluches, de roses et autres objets auxquels étaient parfois attachées des photos ou des petits mots, qu'ils rangèrent dans une valise.

    Lorsqu'il voulut rejoindre la jeune fille, il se heurta au vigile :

    – T'es qui, toi ?

    – Je suis un ami, déclara-t-il en la pointant du doigt. Je devais venir la voir après son passage.

    – Qui, elle ?

    Comprenant que le vigile faisait exprès de confondre deux autres participantes du concours, il comprit que son excuse du « pote » ne prenait pas. Il ignorait même jusqu'à son nom. C'est alors que le plus jeune des membres du groupe le remarqua. D'un physique frêle, il s'approcha avec une assurance toute relative et posa sur lui un regard bleu métallique rieur :

    – J'peux t'aider, copain ? T'as l'air trop malheureux, derrière ta barrière.

    – Il prétend connaître Séraphina, déclara le vigile.

    Son amour propre en prit un coup, lorsque le jeune homme le fixa avec un étonnement évident. Il en venait à regretter son geste.

    – T'es le proprio du chien ?

    – Elle vous a parlé de Démon ?

    – Moi c'est Koga, fit-il en lui tendant la main.

    Sans hésitation, il la lui serra et s'amusa de voir l'adolescent tenter de convaincre le vigile que tout irait bien. Toutefois, tous ne l'accueillirent pas aussi chaleureusement. À son approche, les autres garçons formèrent comme un rempart devant Séraphina, qui voulut les raisonner :

    – Je ne crains rien, les gars... C'est le maître de Démon ! Je lui ai promis qu'on se verrait après le concours...

    – Laisse, soupira-t-il. Je voulais juste te filer ça...

    D'un geste nerveux, il extirpa le paquet de sa poche. Le papier avait souffert d'un tel traitement et à en juger par les regards sévères qui se posaient sur lui, il ignorait si elle pourrait le conserver. À sa vue, Ulrich et Amalrik se radoucirent et s'écartèrent pour lui permettre de transmettre son présent. Lorsque ce fut fait, il s'éloigna sans mot dire. Il aurait aimé pouvoir converser en privé avec elle, mais ses amis l'insupportaient tant, qu'il craignait que son côté bagarreur ne ressurgisse.

    Alors qu'il passait la barrière, il sentit une main lui attraper la manche. Malgré lui, il se sentit sourire et posa son regard sur une Séraphina rougie.

    – Si on est choisis, ça peut durer jusqu'à minuit... T-tu es sûr de vouloir me retrouver après ?

    Il s'amusa de voir ce changement d'attitude, elle qui lui avait parue très assurée, lorsqu'elle lui avait ramené Démon, la voilà qui bafouillait.

    – Ça marche. À plus Cendrillon !

    Elle acquiesça vivement et retourna auprès de ses amis. C'est l'esprit plus léger qu'il assista au reste du concours. Toutefois, lorsque le présentateur remonta sur scène, il décida de prendre un peu d'avance et quitta la plage pour retourner au lieu de rendez-vous.

    Ce n'est que de longues minutes plus tard, qu'il vit la jeune fille approcher en compagnie d'Amalrik. Il décréta que le jeune homme devait avoir à peu près son âge. De taille et de corpulence similaire à lui, il arborait un visage doux et dardait sur lui un regard vert perçant.

    – T'as un chaperon ? La railla-t-il par réflexe.

    – Oscar n'aurait jamais laissé faire, si je n'étais pas venu, déclara Amalrik. Tu dois trouver ça ridicule, mais saches juste qu'il y a quelques mois de ça... on nous l'a agressée. C'était une personne comme toi : qui ne semblait pas avoir de mauvais sentiments, qui l'a attirée loin de nous. On l'a retrouvée à l'hôpital, les yeux brûlés par une bombe lacrimo et... Avec la hanche transpercée par on ne sait trop quoi.

    Estomaqué, Castiel jeta un regard compatissant à la jeune fille, qui ne put le soutenir et glissa derrière son ami, comme pour se masquer à sa vue.

    – J'ai juste été stupide... Elle avait l'air gentille, et sans l'intervention de Lysou, je...

    – T'as qu'à venir, tant pis.

    La réaction de Castiel amusa le jeune homme, qui mûrit son choix.

    – Je vous accompagne juste. Comme ça, je m'assurerai que vous soyez bien dans un lieu surveillé et que tu ne l'emporteras pas je-ne-sais-où. Appelle-moi pour me dire où et quand je dois venir te chercher, Séra.

    Castiel acquiesça, c'était de bonne guerre après ce qu'ils avaient vécu. Il les conduisit donc tous deux dans un silence tout relatif, jusqu'à un café dont il savait qu'en cette saison la fermeture ne s'effectuait qu'au petit matin.

    Une fois rassuré, Amalrik déposa un baiser sonore sur le front de sa cadette et lui rappela que leur train partirait dans exactement deux heures et vingt minutes. Après quoi, il leur souhaita une bonne soirée et partit.

    – C'est un bon gars, commenta Castiel.

    – Il t'apprécie, sinon il serait vraiment resté. Je... Je suis désolée pour l'attitude des garçons... ils sont très gentils. Mais...

    – Je les comprends un peu, ne t'inquiètes pas. Alors... Vous avez gagné ?

    Elle émit un rire cristallin et secoua vivement la tête, tandis qu'un serveur venait prendre leur commande.

    – On est seconds. Oh... un chocolat, s'il vous plaît.

    Pour toute réponse, Castiel émit un sifflement admiratif. Leurs cafés arrivèrent rapidement et alors qu'il allait relancer la conversation, il vit la moue dépitée de la jeune fille.

    – C'est un café ?

    Il manqua d'échapper un éclat de rire en la voyant secouer la tête d'une mine boudeuse.

    – C'est une boisson d'adulte... tu n'es pas prête.

    – Te moque pas ! Il s'est juste trompé... c'est rien. Bien sucré... ça devrait le faire.

    Dans un geste mi-amusé mi-moqueur, il lui céda ses sachets de sucre et s'amusa de voir sa comparse faire. Avant qu'elle ne porte la boisson à ses lèvres, il ne put résister :

    – C'est de la confiture ! Tu veux une tartine ?

    – Hé ! Me fais pas regretter d'être venue... s'il te plaît.

    D'une traite, elle tenta de vider le contenu de sa tasse, mais manqua de tout recracher sur le rebelle. Définitivement hilare, il parvint malgré tout à se calmer et rappela le serveur. Une fois la commande rectifiée, il s'amusa de la voir le remercier à mi-mots. Enfin, elle extirpa son paquet de sa poche et entreprit de l'ouvrir.

    – Je dois te prévenir que c'est Démon qui a choisi. J'étais plus partit sur autre chose.

    – Quoi que ce soit... merci. Tu n'étais pas obligé.

    Un sourire amer s'étira sur son visage, tandis qu'il repensait à la montagne de cadeaux reçus un peu plus tôt. Toutefois, elle semblait vraiment touchée par son paquet.

    – T'en as reçu des tonnes, je sais même pas si t'auras pas le même.

    – Celui-ci est spécial, fit-elle en secouant la tête en signe de négation. Déjà parce que ça n'a pas l'air d'être ton genre, et parce que toi, tu ne nous connais pas. Je suis heureuse d'avoir un souvenir d'aujourd'hui !

    Joignant le geste à la parole, elle ouvrit le paquet. En découvrant la peluche, son visage s'illumina. Immédiatement, elle l'en sortit pour l'étreindre et lui jeta le regard le plus doux qu'il n'eut jamais vu. Sans crier gare, elle se leva d'un bond et vint déposer un baiser sonore sur sa joue, avant de rougir et se confondre en excuses diverses. Castiel, lui-même rougi, se caressa la joue :

    – Pour cette fois, t'es pardonnée. T'es du coin ? Je t'ai jamais vue ici.

    Déjà, le téléphone de la jeune femme se mit à sonner. Décontenancée, elle s'excusa et le mit en vibreur... ce qui ne fut pas plus discret pour autant. Castiel se doutait qu'il s'agissait sans doute des autres membres de son groupe, peu satisfaits à l'idée de la savoir loin d'eux. Pourtant, Séraphina parvint à se composer un visage et n'y prêta bientôt plus attention.

    – Du tout, on vient d'Armor Shield. On ne vient à Sweet Amoris qu'une fois par an pour participer à ce concours. Ça fait... trois ans qu'on vient. Avant ça, on était bien trop jeunes. Surtout Koga et moi, en fait.

    – Moi qui ne vais jamais y assister... Je ne risquais pas de vous y voir. J'aime ta façon de jouer.

    – C'est gentil, mais j'ai encore beaucoup à apprendre. Tu es musicien, toi aussi ?

    – Exactement. Je joue de la guitare électrique depuis tout gamin.

    Leur discussion s'éternisa sans qu'aucun d'eux ne s'ennuie pour autant. Ils parlèrent musique, puis, sans qu'ils ne sachent comment, le sujet dériva sur l'émancipation. Elle avait perdu ses parents à l'âge de neuf ans et son grand-père détenait une entreprise florissante. Elle se trouvait donc souvent entourée uniquement des membres de son groupe. Castiel trouvait vivifiant de pouvoir parler à quelqu'un qui le comprenait réellement, même si lui, ses deux parents étaient encore en vie.

    D'un coup, elle bondit en regardant son téléphone.

    – Oh non ! Je vais louper le train !

    – Pourquoi vous prenez votre train aussi tard, la nuit ?

    – On n'a pas le choix... L'hôtel de la plage prend trop cher pour deux jours... On est quand même cinq. Et les tickets ne sont pas remboursables. Je... Je suis désolée de devoir te laisser comme ça... J'espère vraiment qu'on se reverra...

    Elle griffonna son numéro sur une serviette en papier et la tendit à Castiel qui, amusé, la glissa dans la poche de sa veste. Puis elle attrapa sa veste à la hâte et récupéra sa peluche, tombée dans la précipitation. Castiel se leva à son tour et lui attrapa le poignet pour qu'elle se tienne tranquille.

    – C'était vraiment super de te rencontrer, merci pour tout, mais je dois y aller.

    Son ton lui fendit le cœur. Il ne pouvait pas la laisser comme ça.

    – Attends-moi ici, je ne serai pas long. Tu seras à la gare avant que ton train ne parte. Préviens tes potes que tu arrives.

    Il courut à en perdre haleine chercher sa moto cross tout en priant pour qu'elle lui ait fait confiance et l'ait attendu. En à peine quelques minutes, il était de retour et fut soulagé de voir qu'elle l'avait écouté. En la voyant hésiter, il lui fit signe :

    – Sois pas timide : monte et accroche-toi bien à moi.

    Après avoir placé sa peluche bien à l'abri, elle s'exécuta. C'est alors que Castiel réalisa qu'il ne possédait qu'un seul casque, qu'il quitta et lui tendit :

    – Mets-ça.

    – Non ! Tu n'en as qu'un, garde-le.

    – J'te laisse pas le choix !

    Joignant le geste à la parole, il se contorsionna et le lui mit « de force ». Après quoi, il démarra en trombe et roula à vive allure. Il éprouvait un sentiment doux amer et ne savait comment procéder : lorsqu'il accélérait, elle se cramponnait un peu plus à lui, plaquant son corps au sien. Mais tout ceci réduisait inexorablement le temps qu'il leur restait encore.

    Durant tout le trajet, Castiel repensa à cette rencontre : il n'avait encore jamais aimé, auparavant. Aujourd'hui, il avait trouvé quelqu'un dont il savait que l'absence lui pèserait. Déjà la gare se dessinait devant lui, lui faisant comme l'effet d'une pierre tombant au creux de son ventre.

    – Quel quai ?

    – Hein ?! Euh... B !

    Après une habile manœuvre, ils parvinrent à destination. Séraphina s'empressa de descendre de moto et lui rendit son casque. Il lui sembla que quelques larmes s'étaient échappées de ses yeux bleu et gris durant le voyage. Descendant à son tour, il put la voir trembler comme une feuille et s'en amusa. En gentilhomme, il ôta sa veste et la lui jeta nonchalamment :

    – Mets ça, le temps que ton train soit là. On a encore quelques minutes.

    – Oh, merci... Toi, tu n'auras pas froid ?

    – Tu n'auras qu'à te serrer contre moi, dit-il sur le ton de l'humour.

    Elle rougit encore un peu plus tout en l'enfilant, pour le plus grand plaisir du rockeur.

    – Je ne sais pas ce que j'aurai fait sans toi !

    – Tu n'aurais pas été au café et tu n'aurais pas risqué de rater ton train.

    Sa pique n'eut pas l'effet escompté, elle baissa la tête et se tritura les doigts.

    – Même si je l'avais raté... Je crois que je m'en serai voulue de ne pas être venue. Et même si ça va rendre les garçons totalement zinzins.

    L'aveu le fit doucement rire. Il ne put plus longtemps réprimer l'envie qu'il gardait depuis leur rencontre, il lui caressa la joue et rapprocha son visage du sien. Enhardi par son souffle court, il lui susurra à l'oreille :

    – C'est mon anniversaire.

    – Séraphinaaaa ! Hurla l'un de ses amis.

    Elle sursauta et s'excusa avant de s'enfuir vers le petit groupe qui l'attendait de pied ferme. Leur train venait d'entrer en gare, et ils craignaient qu'elle ne le rate. Sans compter que l'un d'entre eux était particulièrement furieux contre Castiel. Ne désirant pas que tout se termine de cette façon, Castiel enfourcha sa moto et démarra en trombe. Il lui coupa la route et lorsqu'elle se fut arrêtée, il glissa sa main derrière sa nuque et l'attira à lui. Dans un geste qu'il voulut le plus tendre possible, il pressa ses lèvres sur les siennes. Il y mit fin à regret et reprit la route le plus vite possible, puisqu'il sentait d'ores et déjà le chagrin perler à ses yeux.

     

    Six mois s'étaient écoulés depuis ce fameux jour. Castiel avait rapidement découvert qui était ce groupe et n'avait pas manqué de tenter de contacter la jeune femme via commentaires sous leurs vidéos ou messages privés. Cependant, les Chained Souls demeuraient muets.

    Vivant sa vie de lycéen malgré tout, il sympathisa avec Lysandre qui un beau jour, lui proposa de venir voir jouer son groupe, dans le café de la ville voisine. D'abord hésitant, Castiel avait fini par se laisser tenter.

     

    Il fut surpris de constater, une fois sur place, que ce café proposait régulièrement des soirées ouvertes aux amateurs tant de musique, que de karaoké. Des tables étaient disposées devant une scène, tandis qu'un bar était accolé au fond de la pièce, de sorte à ce que tous puissent profiter des spectacles proposés.

    Étant l'un des premiers clients, il prit place à l'une des tables lui garantissant une meilleure vue sur la scène et commanda de quoi grignoter. Tout à ses pensées, il ne vit pas l'autre groupe passer en coulisse et bientôt, il fut abordé par une jeune fille au décolleté pigeonnant.

    – Salut Castiel ! Si j'avais su que tu venais, j'aurais mis autre chose.

    – Débrah, s'étonna-t-il. Tu viens voir Lysandre ?

    – Connais pas, fit-elle d'un ton léger. J'ai mes petites habitudes ici.

    Sans même le concerter, elle prit place à ses côtés et commanda elle aussi une boisson. Le brun soupira, sa présence ne le dérangeait pas tant que cela, mais il n'aimait pas cette façon de procéder. Comme si elle l'avait deviné, elle prit rapidement un air penaud et s'excusa auprès du jeune homme. D'une voix trop mielleuse, elle lui confia :

    – Je n'aime pas trop être toute seule. Mais si tu veux, je peux prendre une autre table.

    – Ça ira, soupira-t-il en fixant la scène.

    Il s'étonna de son attitude : d'ordinaire, elle se contentait de se montrer joviale, mais pas collante. Soudain, il vit avec horreur les serveurs venir déposer sur les tables roses rouges et petits cœurs de tissus. Bien vite, le café tout entier se retrouva décoré. Il avait oublié quelle était la date du jour.

     

    Pendant ce temps, en coulisses, les deux groupes se retrouvaient avec émotion. Tous trinquaient avec des verres d'eau, tandis qu'un grand blond, lui, prit un soda. Il fut bien vite raillé par le reste du groupe :

    – Oscar, prévint Bastien, je te signale que tu es chanteur. Tu sais ce qu'il arrive, si tu bois non seulement sucré, mais aussi gazeux avant d'aller sur scène.

    Bastien était le batteur de son groupe. Depuis leurs débuts, ces deux groupes avaient noué une solide amitié dans leur rivalité. Et celle-ci s'en était trouvée renforcée lorsque Lysandre avait porté secours à Séraphina. Celle-ci ne manqua pas de rappeler à tous une anecdote qui la faisait encore beaucoup rire :

    – Comme au concours du village de Lysou ! Où il a roté pendant près de trente secondes... C'était impressionnant.

    – Séra, râla le blond. Défends-moi au moins un peu.

    La blonde émit un rire cristallin auquel participèrent ses amis. La jeune femme portait encore la veste de son mystérieux inconnu et ne chantait plus qu'en fixant sa chère peluche à son costume. Ce détail ne faisait qu'enrager Oscar qui tentait malgré tout de faire bonne figure. Afin d'alléger l'ambiance, Lysandre se lança :

    – Vous restez bien après le concert, n'est-ce pas ?

    – Mon pauvre vieux, sourit Oscar. Bien sûr.

    – C'était prévu, renchérit Ulrich en souriant.

    Ils furent interrompus par trois coups frappés à la porte. Gontran, le gérant du café, un homme affable avoisinant la cinquantaine aux cheveux grisonnants pénétra dans la pièce en leur souriant. Dans sa jeunesse, il avait été repéreur de talents et aimait à présent donner leur chance aux tout jeunes groupes. Il frappa dans ses mains et déclara d'une voix forte, mais douce :

    – Je ne veux pas casser la baraque, les jeunes, mais ça va être à vous. La salle se remplit, il serait de bon goût que vous alliez faire vos tests sons. Les Chained, à vous de choisir, vous pouvez aller vous restaurer avec les clients ou rester ici... Voir carrément manger après.

    Il ne put retenir un éclat de rire, lorsqu'il reçut les plus jeunes des garçons dans les bras. Il les connaissait un peu et savait que parler à leur estomac était comme gagner leur cœur.

    – Oh mon Trantran, clama Koga. T'es trop bon avec nous. On mangera après, comme ça, les Victorians seront avec nous. Toi aussi, t'es invité.

    – Heureusement, nous sommes tout de même chez lui, s'amusa Amalrik.

    C'est le cœur léger que le groupe de Lysandre partit préparer leurs instruments. Pendant ce temps, les Chained Souls sortirent des bombes de teinture de leurs sacs, ainsi que leurs tenues de scène. Consciencieusement, chacun colora les cheveux de l'autre en prenant soin de ne rien tacher. L'exercice leur prit un temps conséquent, les empêchant d'assister à une partie du concert de leurs amis. Ils finirent par convenir que c'était sans doute la dernière fois qu'ils se livraient à un tel exercice. Ayant depuis longtemps réalisé que garder leur couleur de cheveux était tout aussi judicieux. Soudain, quelques paroles leur parvinrent, étonnant Séraphina :

    – Ils ne chantent pas leurs chansons ?

    – Séra, heureusement que t'en parles maintenant ! Tu as oublié ?

    La jeune fille adressa un sourire contrit à son plus jeune ami, qui vint l'enlacer.

    – C'est la Saint-Valentin, Gontran préfère qu'on chante des chansons connues. Nous, on doit chanter Sensualité, Tu es mon autre, d'amour ou d'amitié et...

    – J'ai encore rêvé d'elle, s'amusa Oscar. C'est rien vous deux, on va revoir ça.

    Le blond se leva et vint les surplomber en passant ses bras autour de leurs épaules.

     

    Enfin, le groupe de Lysandre quitta la scène sous les applaudissements des couples et groupes présents. Ayant fini de manger, Castiel ramassa son casque et chuchota à Débrah :

    – Bon, on se voit lundi.

    Consciente que le retenir ne lui apporterait rien de bon, Débrah se contenta de prendre un air triste et acquiesça. Une musique douce envahit bientôt le café et alors qu'il venait de passer le pas de la porte, Castiel s'arrêta. Il avait entendu une voix qui ne lui semblait pas inconnue. Lorsqu'il revint sur ses pas, Gontran l'interpella en souriant :

    – Bah alors mon garçon, t'as oublié quelque chose ?

    Voyant son hésitation, il le rassura et l'invita à retourner dans la salle. Lorsqu'il y pénétra et vit la scène, le choc fut tel qu'il en lâcha son casque. Heureusement, le bruit fut couvert par la musique et les chanteurs continuèrent sans ne rien remarquer.

    Séraphina se promenait sur scène en chantant dans son micro-casque, les chœurs étant assurés par ses amis. Durant toute la prestation, il resta là, ne sachant comment réagir. Lorsqu'enfin la chanson fut achevée, une main amicale vint lui presser l'épaule. Il rencontra alors le regard vairon de Lysandre qui lui sourit et l'invita à venir s'asseoir avec son groupe.

    Un fois assis et servi en boisson, l'un d'entre eux crut bon de le taquiner.

    – T'aimes pas nos potes ? Hé Lysandre, propose-lui de rester avec nous pour la petite fête surprise. Il a l'air cool ton pote.

    – Bastien, Castiel est là et il t'entend.

    Il sourit malgré tout et transmit l'invitation au rockeur, qui ne détachait toujours pas son regard de la scène. Il s'étonna de constater que la complicité entre les deux chanteurs semblait avoir encore augmenté, depuis le dernier clip qu'ils avaient publié. Tous deux chantaient tour à tour en chahutant, suivant ainsi les paroles de la chanson. Bientôt la chorégraphie se fit plus rapprochée, Oscar allant même jusqu'à poser ses mains sur les hanches de la jeune femme qui se trémoussait. Elle sourit en retour et lui caressa la joue en reprenant :

    – Tous tes gestes, en douceur... Lentement dirigés, sensualité, chanta-t-elle.

    Nombre de spectateurs souriaient en réponse à leurs frasques. Il se rappela alors des rumeurs, lues parmi les commentaires.

    – On dit qu'ils sont ensemble...

    – Oscar et Séra... ?

    Le bassiste et le guitariste échangèrent un regard avant d'exploser de rire, sous le regard sévère de Lysandre. Ce fut finalement Bastien qui parla :

    – Ce pauvre Oscar en est dingue depuis longtemps, c'est pas un secret... Mais rien n'est encore...

    Ils furent interrompus par Gontran, venu leur intimer le silence, voyant que certains clients étaient dérangés par leur discussion animée. Lorsque Oscar entonna « Comment te dire », Icarus se leva et vint tirer Castiel de sa rêverie.

    – On va faire une petite fête, tu es des nôtres ? Lysandre nous a parlé de toi, tu as l'air sympathique. Donc ça sera avec plaisir, chuchota-t-il.

    Ne pouvant se priver de cette occasion, Castiel leur emboîta le pas sans remarquer le regard que Débrah lui jeta.

     

    Une fois de retour en coulisses, il s'étonna de voir la peluche qu'il lui avait offerte, lors de leur rencontre. Quand il vint s'en saisir, Lysandre lui fit reposer d'un geste doux :

    – C'est à Séraphina. Elle y tient beaucoup, elle a du oublier de la fixer à son costume. Je sais que tu n'as pas de mauvaise intention, mais je préfère être prudent. Un jour, elle a cru la perdre et était inconsolable...

    À cet instant, Castiel était perdu et ne savait comment réagir. Il avait espéré la retrouver, mais avait aussi cru à tout ce qu'il avait lu sur le duo de chanteurs. Il craignait que sa « place » qu'il s'était imaginée dans son cœur ne soit qu'une chimère. Il n'eut cependant pas le loisir de se pencher plus sur ses pensées. Il reçut une guirlande dans les bras et dut aider Lysandre à les accrocher au plafond. L'exercice l'amusa plus qu'il n'aurait aimé l'avouer.

    – On fête quoi ? S'enquit-il.

    – Lui, il a vraiment rien écouté, s'amusa Ludwig. La petite fête ses quatorze ans. Non seulement elle est adorable, mais elle est née le jour de l'amour. Si c'est pas meugnon.

    Un trop large sourire s'étira sur le visage de Castiel. Il ne put s'empêcher de s'imaginer un second baiser à l'occasion d'un nouvel anniversaire. Toute mauvaise pensée chassée de son esprit, il prit goût à aider le groupe qui l'accepta rapidement comme l'un des leurs. Gontran apporta un gâteau blanc, décoré de roses roses au nom de Séraphina. Quatorze bougies brûlaient tranquillement, attendant d'être soufflées.

     

    À l'instant même où la porte menant à la scène s'ouvrit, le cœur de Castiel fit un bond dans sa poitrine. Bastien fut le plus prompt et éteignit la lumière, afin de garantir la surprise. Au fond de lui, il appréhendait la réaction de la jeune femme. Après tout, elle ne l'avait pas vu dans le publique et n'avait jamais donné suite à ses nombreux messages.

    La petite silhouette qui pénétra dans la pièce s'empressa de chuchoter :

    – Chuuuut, c'est que moi. Oscar la retient, on a encore quelques minutes.

    Lysandre souffla alors les bougies et vint refermer la porte. Lorsque la lumière fut rallumée, Koga, Ulrich et Amalrik vinrent sortir de petits paquets de leurs sacs. C'est à cet instant que Koga remarqua Castiel. Instantanément, il vint lui sauter au cou et l'entraîna vers la scène. Alors qu'il allait protester, le plus jeune lui chuchota :

    – Va la chercher, elle va être aux anges. Promis !

    Enhardi par cette confidence, Castiel s'aventura dans un petit couloir tapissé de tissu noir. Celui-ci n'était que faiblement éclairé, malgré tout, il distinguait sans mal deux silhouettes appuyées contre le mur, proches de la scène.

    Il y reconnu Oscar, penché sur Séraphina. Il lui maintenait délicatement le visage relevé et c'est avec horreur qu'il le vit combler la distance qui séparait leurs lèvres. Ayant encore espoir de la voir le repousser, il grimaça en la voyant passer ses bras autour de son cou, comme pour l'encourager. La douleur fut telle, qu'il tourna les talons et ignora jusqu'à Lysandre, qui tenta de comprendre ce qu'il lui prenait.

     

    De son côté, Oscar qui lui avait jeté de discrets coups d’œil, afficha un sourire satisfait. Séraphina qui n'avait rien remarqué continuait de chuchoter :

    – Tu es sûr que grand-père a dit qu'il appellerait ?

    – Bien sûr ! Mais il ne pourra le faire que vers dix heures ce matin, il est en décalage horaire. C'est fini ces grosses larmes, alors ? Refais-moi un grooos câlin, ça ira mieux.

    – Mais j'suis pas triste, je suis heureuse...

    De nouveau, il vint cueillir l'une de ses larmes du bout des lèvres. Un raclement de gorge les interrompis. Sans même quitter sa position, Oscar jeta un regard surpris à Bastien, qui se frappa le front en signe de lassitude.

    – T'es sérieux ? J'ai cru que vous vous bécotiez...

    – Hey, sa bouche est à au moins cinq centimètres.

    – Oscar espèce de gros balourd, gronda Koga. Je t'ai déjà dit qu'on mange pas ses larmes ! Surtout que l'autre fois, on a failli avoir une vidéo ultra compromettante à cause de tes âneries ! Le pire c'est qu'elle était archi fausse, mais avec le texte ajouté même moi j'y aurais cru !

    L'éclat de rire de la blonde fut tel, qu'il parvint même dans la salle qui se vidait petit à petit de ses clients. Pour son plus grand malheur, il parvint aux oreilles de Castiel qui fulminait. C'est une voix familière qui le sortit de sa rêverie : Débrah était à présent accoudée au bar et lui offrait un verre. Peu désireux de rester, il déclina d'abord l'offre. Quand une voix leur parvint de la scène.

    – Bien, mes très chers amis, nos groupes ayant fini de chanter et ne servant plus de repas... Je vous propose de passer à la seconde partie de la soirée : le karaoké est à vous !

    Gontran installa un petit escalier près de la scène et tendit le micro aux personnes qu'il croisait. Lorsqu'il le tendit à Débrah, elle s'en saisit et jeta un regard suppliant au rockeur, qui finit par céder, tant par vengeance que par pitié.

     

    C'est ainsi qu'elle le vit... alors qu'elle regagnait les coulisses, Séraphina fut intriguée par un bruit sur scène. En se retournant pour voir quelle en était l'origine, elle n'en crut pas ses yeux : son inconnu était là, sur scène et s'apprêtait à chanter. Par réflexe, elle l'interpella en lui faisant signe.

    Du coin de l’œil, Castiel n'eut plus aucun mal à la voir, la lumière de la salle derrière elle éclairant parfaitement son visage. Quand Débrah vint se coller à lui afin de lui proposer une chanson sans avoir à élever la voix, il vit là sa vengeance.

    Dans un geste qu'il savait cruel et puéril, il embrassa à pleine bouche la jeune femme qui elle, ne se fit pas prier pour poursuivre le baiser.

     

    Anéantie, Séraphina retourna auprès de ses amis et ne put feindre la joie, lorsque tous lui crièrent en chœur un « Joyeux Anniversaire ». Elle éclata en sanglots, là, au milieu de ceux parmi qui elle se sentait chez elle. Elle ne craignait pas d'être jugée, mais s'excusa tout de même d'avoir « gâché leur surprise ».

    Ce fut Lysandre qui fut le plus prompt à la cueillir au creux de ses bras. Là, il l'étreignit avec force et la pria de se confier sur la raison d'une telle peine. Bien qu'elle ne parla pas, elle s'accrocha à lui comme un naufragé à sa bouée. Rapidement, tous vinrent au même instant étreindre à leur tour le duo, témoignant à la blonde leur affection et leur soutien.

    – Princesse, l'interpella Bastien d'une voix douce. Écoute, ça n'est pas grave, d'accord ? Le gâteau, on va le mettre au frais et si tu t'en sens le cœur, on viendra fêter ça dans la journée.

    – Vous avez eu vos chambres ? S'enquit Icarus auprès d'Oscar.

    Pour toute réponse, le blond secoua la tête. Il gardait les bras croisés et posait un regard embué sur celle qu'il aimait. Il n'avait pas imaginé les conséquences de ses actes.

    – Une seule et avec seulement deux petits lits. On ne peut même pas en faire rajouter.

    Koga lui jeta un regard méfiant et vint chuchoter à Lysandre :

    – Prends-nous avec toi, Séra et moi. Il est bizarre ces derniers temps et je sais qu'à lui, elle ne pourra pas parler.

    Étonné, Lysandre accéda pourtant à la requête du plus jeune et déclara que s'il dormait avec son frère, Koga pourrait prendre leur canapé et Séraphina son lit.

    N'osant protester devant tout ses amis, Oscar accepta à contrecœur. Rapidement, les garçons se répartirent le reste du groupe.

     

    Tandis qu'ils attendaient l'arrivée de Leigh, Bastien vint tirer Oscar à lui en lui passant son bras autour du cou. Il n'aimait pas voir le guitariste couver ainsi la jeune femme du regard avec un tel air coupable. Il déclara d'un ton qu'il ne voulut pas si rude :

    – Laisse-la un peu, bon sang. On dirait que t'as confiance en personne, on est tes potes ou pas ?

    Pour la première fois, il entendit Oscar bafouiller et le vit rougir :

    – Oui... T'as raison, excuse-moi Bastien. Bien sûr que j'ai confiance en vous !

    Instantanément, le brun se radoucit et lança d'une voix perchée en dansicotant :

    – Allez viens par là ma poule ! Tu vas pouvoir dormir avec moi ! Mais tu me laisses dormir, hein ? C'est que je suis fatigué...

    En voyant le regard triste qu'Oscar jeta sur Séraphina, il se promit de le faire parler : persuadé qu'il n'était pas étranger à son chagrin.

     

    Il ne restait plus que Koga, Lysandre et Séraphina lorsque Leigh arriva chez Gontran. Ceux-ci l'avaient attendu devant le café et s'empressèrent de monter dans la voiture du jeune homme afin qu'il n'ait pas à se garer.

    Celui-ci les salua avec une peine certaine dans la voix : il effectuait un inventaire quand il avait reçu l'appel de Lysandre lui expliquant la situation. Il avisa la blonde assise à ses côtés et vint tendrement effleurer sa joue d'une main caressante.

    Ne sachant que dire, il les ramena jusque chez eux et invita Koga et Séraphina à pénétrer dans l'appartement tout en s'excusant pour le désordre.

    L'appartement était simple : ils pénétraient directement dans un petit salon où se trouvait un canapé, une table ainsi qu'un meuble télé près duquel une travailleuse était installée. La porte de la chambre de Lysandre était visible depuis celui-ci, tout comme le petit couloir menant à la cuisine ainsi qu'à la salle d'eau.

    Ne sachant trop comment réagir, Leigh les invita à s'asseoir tout en enlevant une pile de papiers de la table. Enfin, il leur demanda s'ils avaient eu le temps de se restaurer. Comme Lysandre lui indiqua que non, le brun partit s'affairer en cuisine, bien vite suivi de Koga.

     

    Leigh lui offrit un bref sourire gêné, avant de plonger la tête dans son frigo :

    – Tu ne restes pas avec eux ?

    Koga l'observa : il le devinait plus concerné par la situation qu'il ne le montrait et n'avait pas voulu le laisser seul. De son éternel ton nonchalant, il lui assura tout en enfonçant ses mains dans ses poches :

    – Non, je pense que pour l'instant, laisser Lysandre la mettre à l'aise c'est ce qu'il y a de mieux à faire. Et puis je t'aime, moi !

    La confidence arracha un rire au plus âgé, qui vint lui tapoter le sommet du crâne.

    – Merci, souffla-t-il. J'avoue ne pas savoir comment me rendre utile, alors...

    – Oh t'en fais pas trop. Déjà, tu nous prends chez toi. C'est énorme, parce que crois-le ou non, je crois que c'est vous qu'elle préfère. Oh bien sûr elle aime tout le monde, mais c'est qu'avec vous qu'elle se lâche vraiment comme avec nous. Donc je pense que ce soir elle parlera.

    – Je l'espère, souffla Leigh.

    Tandis que son regard se perdait dans le vague, Koga en profita pour prendre sa place et sortit quelques œufs. Il manqua de les laisser tomber, lorsque Lysandre jaillit tel un diable par la porte. Surpris, il s'excusa auprès de son frère et Koga, qu'il avait vu sursauter. Rougi, il bredouilla :

    – Je venais prendre des boissons pour tout le monde. J'ai envoyé Séra à la douche. Ça lui fera du bien et ça nous laisse un peu de temps.

    Étonné, Leigh le dévisagea :

    – Du temps ?

    – Pour savoir quoi faire, confia Lysandre. Je sais pas comment aborder la chose et quand je lui demande directement... ça ne fait que la relancer.

    Koga soupira tandis que les deux frères posaient un regard perdu sur lui. Il connaissait Séraphina depuis sa plus tendre enfance et tous deux étaient si proches, qu'elle avait bien vite remplacé sa jumelle qui ne l'aimait guère. Aussi, tous s'étaient toujours référés à lui concernant la jeune femme. Mais pour l'heure, même lui ignorait comment aborder le problème. Il baissa tristement la tête et murmura :

    – J'suis largué les mecs... Je suis persuadé que c'est une peine de cœur. Sauf qu'elle n'en a jamais eu avant... c'est tout nouveau. Je... Je pense qu'il faut juste agir normalement, ne pas toujours rester tous entassés avec. S'accorder des moments seuls à tour de rôle. Elle finira bien par se confier à l'un de nous.

    – Qui ?! S'étonna Leigh.

    Lysandre quant à lui demeura silencieux. Il songea à la « fuite » de Castiel, mais balaya rapidement cette hypothèse : ses deux amis ne se connaissaient pas et il ne l'avait pas vu converser avec elle. Aussi se dit-il que cela ne pouvait que concerner Oscar.

    – Oscar...

    Koga secoua la tête avec conviction :

    – Non. Je peux te jurer qu'on serait au courant. Le groupe compte plus que tout pour nous, et il nous a très vite confié qu'il en est amoureux quant il l'a découvert. C'est un pacte qu'on a tous passé, dans l'enfance : si ça concerne les membres, on ne se cache strictement rien.

    Tandis que les deux frères saluaient l'initiative, une petite voix appela à l'aide :

    – Excusez-moi... j'ai pas mes affaire, j'ai oublié.

    Amusé, Lysandre sortit de la cuisine pour s'empresser de lui prêter quelques vêtements. De son côté, Leigh soupira et s'affaira à la préparation d'une omelette aux légumes.

     

    Tandis qu'il l'aidait à couper les différents ingrédients, Koga observait son aîné qui lui semblait porter tout le poids du monde sur ses épaules. Au salon, Lysandre avait fini par réussir à faire rire la blonde.

    – Et toi... ça va ? La boutique, tout ça ?

    Surpris, Leigh sortit un instant de sa torpeur et l'observa, avant de lui sourire :

    – Oui, merci. J'étais en inventaire et n'ai pas pu venir vous voir. Chose que je regrette plus encore, maintenant que je sais comment ça s'est terminé.

    Koga portait une affection toute particulière à Leigh, qu'il voyait non seulement comme un ami, mais également comme un miroir de ce qu'il aurait bien pu devenir un jour, lui qui au fond, demeurait un grand timide.

    – N'y pense pas trop. On était tous là et pourtant, c'est quand même arrivé. Mais dis-moi plutôt... depuis quand tu aimes cuisiner toi déjà ? Non parce que je me souviens être venu ici il y a quoi ? Deux... trois ans. Et c'était rempli de plats tout prêts et t'avais tout juste un micro-ondes.

    La boutade fit rire Leigh qui cessa un instant sa préparation. Enfin un sourire naquit sur son visage, tandis qu'il se replongeait dans ses souvenirs.

    – C'est depuis que Séraphina vient à la ferme, pour les vacances. Je la voyais toujours aider ma mère et j'ai fini par l'imiter. J'y ai pris goût et maintenant, la cuisine me calme.

    – Ah c'est sûr que découper des trucs en rondelles, ça aide !

    Le ton qu'il avait utilisé fit éclater de rire Leigh, qui lui donna une tape dans le dos en guise de remerciement.

     

    Au salon, Séraphina sourit en entendant leur aîné rire. Elle était toujours très affecté par les récents événements, mais se trouver ainsi entourée de ses amis lui faisait le plus grand bien.

    Lysandre était venu lui apporter une chemise ainsi qu'un vieux pantalon, toutefois, elle n'avait pas été en mesure de le garder, même avec une ceinture. Aussi s'était-elle improvisé une robe avec sa chemise. Lysandre l'avait alors faite rire en déclarant que cela inspirerait certainement une collection à son frère.

     

    Lorsque ses amis revinrent, ils se restaurèrent dans la bonne humeur. Koga se faisant un devoir de raconter toutes les bêtises faites durant leur séparation. Ce qui ne manqua pas d'amuser les deux frères. Pour finir, il interrogea Lysandre :

    – Et toi d'ailleurs, tu perds toujours tes carnets au lycée ?

    – Juste au lycée ? S'amusa Leigh. Même dans l'appartement il les égare ! Jusque dans ma boutique !

    Tandis que tous trois riaient de bon cœur, Séraphina les observa avec un fin sourire. Malgré son chagrin, elle se sentait bien et chérissait chacun de ces instants passés en leur compagnie.

    Une fois le repas achevé, elle suivit tout naturellement Leigh, parti faire la vaisselle. Tandis que Lysandre allait lui emboîter le pas, il fut retenu par Koga qui lui fit comprendre de les laisser.

    – Elle commence tout juste à être à l'aise, chuchota-t-il. Laisse-les.

    En voyant le trouble du victorien, il lui proposa une occupation, telle que regarder la télévision. Lorsque Lysandre réalisa combien la situation pouvait être éprouvante pour Koga également, il lui proposa de dépoussiérer l'une de ses vieilles consoles afin de « faire une partie » . Touché par le geste, Koga accepta avec joie.

     

    De leur côté, Leigh et Séraphina s'affairaient en silence, jusqu'à ce que la jeune femme ne souffle :

    – Merci beaucoup, Leigh.

    Ces seules paroles suffirent à lui donner le sourire. Il se rapprocha de la jeune femme tout en continuant sa tache et vint déposer sa tête sur la sienne. À son tour, il déclara à voix basse :

    – Mais de rien. Je ferai tout mon possible pour te rendre le sourire.

    Il cessa un instant tout mouvement et garda le regard rivé sur son assiette. Inquiète, la blonde l'appela d'une voix douce, l'extirpant de sa torpeur.

    – Est-ce que ça va ?

    – Oui, ne t'inquiètes pas. C'est juste que... je crains que l'on ne te fasse du mal à vouloir que tu nous expliques ce qu'il s'est passé. Alors... Rassure-moi juste, s'il te plaît : on ne t'a pas fait de mal ? Physiquement j'entends...

    Touchée, la blonde s'essuya les mains et vint l'enlacer tout en lui assurant qu'elle allait bien. Leur tache achevée, Leigh lui proposa de voir ses dernières créations afin de la distraire. Celle-ci accepta bien volontiers et le suivi jusque dans sa chambre.

    Intimidée, elle attendit son invitation pour le suivre. Celle-ci était bien différente de ce qu'elle avait pu en voir, les quelques fois où elle y avait pénétré. Elle était bien plus ordonnée et les différents mannequins disposés ici et là avaient laissé place à des étagères remplies de classeurs colorés. Seul le coin de celle-ci n'avait pas changé : un bureau simple s'y trouvait sur lequel trônait un ordinateur ainsi que de nombreuses photos les représentant lors de leurs visites chez les parents des deux frères.

    Il sourit en la voyant s'en approcher et détailler la première qui avait été prise.

    – On a bien grandi depuis, pas vrai ?

    – Surtout toi, s'amusa-t-elle. Même si tu as toujours fait plus adulte.

    Leigh baissa la tête en soupirant discrètement. Il se saisit d'un carton à dessins présent sur le bureau et lui désigna le lit :

    – Installe-toi je te rejoins. Je vais nous chercher à boire.

    Alors qu'il s'apprêtait à passer le pas de la porte, il se retourna et lui souffla :

    – Je n'ai que deux ans de plus que Lysandre, tu sais...

    Loin de réaliser toute la peine du jeune homme, la blonde acquiesça et vint s'asseoir sur le bord du lit.

    Dans le silence pesant dans lequel elle se trouva, des flash de la soirée lui revinrent avec violence. Elle avait beau essayer de les chasser, elle revivait encore et encore ces instants et s'interrogeait sur ce qu'il aurait convenu de faire : fuir, comme elle considérait l'avoir fait, ou bien le confronter.

    Toute à ses pensées, elle vint accoler son front contre la vitre froide donnant sur la rue. Elle se refusait à verser de nouvelles larmes qu'elle considérait inutiles.

    Lorsqu'elle entendit Leigh revenir, elle décida que ses amis en avaient assez fait pour elle et se composa une mine plus joyeuse. Elle s'empressa de venir s'étaler de tout son long en travers du lit de son ami.

    Le sourire qu'il lui offrit en pénétrant dans la pièce lui indiqua qu'elle avait bien fait. Il déposa sur la table de chevet deux tasses de chocolat fumant et récupéra son carton à dessins. Le jeune homme sourit en constatant qu'il n'avait plus beaucoup de place et lui demanda, amusé :

    – Est-ce qu'on ne serait pas mieux dans le bon sens du lit ?

    Sa bonne humeur étant communicative, la blonde roula sur celui-ci et lui décocha un sourire taquin :

    – Hmmm j'sais pas trop... T'as déjà dormi la tête aux pieds et vice versa ?

    – C'est quoi cette question ?! S'esclaffa-t-il. Non... Ou si ! Mais j'avais cinq ans.

    La confidence parut rappeler quelque chose à Séraphina qui se redressa subitement :

    – Faut que ta maman me montre vos photos ! Elle oublie toujours !

    Leigh roula des yeux tandis qu'elle s'installait enfin de façon plus conventionnelle.

    – C'est de famille de toute façon... Heureusement, j'y échappe le plus souvent.

    Lorsqu'à son tour il fut confortablement adossé contre la tête de lit, il lui présenta un premier dessin.

    Si tout d'abord elle parvint à réagir à chacune de ses créations, elle eut plus de peine lorsque l'une d'entre elle lui rappela la tenue portée par son inconnu. Sentant son avant-bras s'humidifier sous les larmes silencieuses de son amie, Leigh rangea ses travaux et lui caressa la joue afin de lui faire comprendre qu'il souhaitait récupérer le bras sur lequel sa tête reposait.

    Quand il fut en mesure de se mouvoir, il lui présenta ses bras dans lesquels elle finit par se blottir, après une brève hésitation. Là, elle pleura tout son saoul, comme lorsqu'elle s'était trouvée en coulisses. Son chagrin était tel que même Leigh peina à ne pas verser de larme. Son cœur se serrait de sentir la jeune femme aussi malheureuse. Il se contenta de l'étreindre aussi fort qu'il le pouvait tout en venant caresser ses cheveux.

    – Tu ne veux pas me raconter ? Demanda-t-il d'une voix rendue rauque.

    – Mais c'est juste débile... couina Séraphina.

    Leigh fronça les sourcils et secoua la tête en signe de négation.

    – Pas si ça te blesse à ce point. Tu sais que je ne te jugerai pas. Aucun d'entre nous ne le fera.

    À force de paroles rassurantes, il parvint finalement à la faire parler sur les événements survenus l'été précédent et finalement, sur l'événement ayant mené à un tel chagrin le soir-même.

    Pour la toute première fois, elle sentit Leigh se mettre véritablement en colère et se raidir. Il fulminait de voir que « cet imbécile » comme il se le nomma, n'avait pas su profiter de la chance qu'il avait. Il demeura silencieux le temps de mûrir ses paroles et lui souffla à contrecœur :

    – Je n'ai qu'un seul conseil à t'adresser... Oublie-le. S'il a agit ainsi, c'est qu'il ne méritait pas un seul instant tout l'amour que tu lui portes. Jettes donc ces horribles choses que tu t'évertues à garder et...

    Il soupira et l'étreignit jusqu'à ce qu'elle ne lui signifie un début de douleur par un bref couinement. Ce qu'il s'apprêtait à dire lui en coûtait plus qu'il ne l'aurait imaginé.

    – Si je peux me permettre un autre conseil... Si ça n'est pas déjà arrivé... Tu... Aimes n'importe lequel d'entre nous si tu le peux. Tu n'auras jamais à en souffrir à ce point. Je peux t'assurer qu'un bon nombre s'en estimerait très chanceux et ferait son possible pour te combler.

    Pas un seul instant Leigh ne s'était attendu à déclencher un nouveau sanglot chez la jeune femme. Il ignorait lui avoir rappelé une conversation tenue avec Oscar, quelques mois plus tôt et reprise sans le savoir par Amalrik.

    Ses pleurs finirent par alerter Lysandre et Koga qui venaient s'assurer que tout se passait bien. Durant de longues minutes, ils firent leur possible pour calmer la blonde dont le flot de larmes ne semblait pas vouloir se tarir.

    Lorsqu'enfin elle s'endormit dans les bras de Leigh, celui-ci s'amusa de constater qu'elle avait si bien attrapé sa chemise, qu'il lui était impossible de la laisser. C'est avec un sourire béat qu'il se glissa à ses côtés, sous le regard sévère de son cadet.

     

    Koga, quant à lui, attira Lysandre dans le salon et lui jeta le regard le plus dur qu'on ne lui eut jamais connu. Surpris, le victorien le pressa de lui dire ce qui n'allait pas.

    – Ce type qui était en coulisses... tu le connais, n'est-ce pas ?

    Soudainement méfiant, Lysandre prit garde d'afficher un air neutre et l'interrogea :

    – Oh, à peine... Je ne suis pas sûr, je crois qu'il est dans mon lycée. Pourquoi cela ?

    Après une brève hésitation, le plus jeune lui fit signe d'approcher et lui chuchota :

    – C'est lui le fameux inconnu avec qui on n'arrête pas de la charrier. Je... Je trouve cette histoire un peu trop louche. Alors je t'en conjure... File-lui mon numéro. Pas celui d'Oscar ! C'était trop bizarre son attitude ce soir. Je t'ai dit que ça fait des mois qu'il est étrange... Je le soupçonne de pas être inconnu à tout ça.

    Lysandre eut toutes les peines du monde à maintenir son air neutre et bientôt, il grimaça tandis que les pièces du puzzle s'assemblaient. Tout semblait plus logique à présent : Castiel qui se dirigeait sans hésitation vers la peluche, qui semblait subjugué par la scène... Jusqu'à ses questions.

    Lors de leur rencontre, il avait rapidement découvert son intérêt pour les Chained et s'était donc gardé de lui parler de leur amitié, par prudence.

    En le voyant baisser tristement la tête, Koga lui tapota le sommet du crâne avec un sourire contrit. Il déclara de sa voix douce :

    – Allez mon pote. Excuse-moi pour ça. C'est que tu comprends... Séra je l'aime plus que tout. Plus encore que Juliette qui de toute façon me mérite pas. Je ferai tout pour son bonheur.

    Il était si rare d'entendre le jeune homme évoquer sa jumelle que Lysandre l'observa avec un tel étonnement, que le brun éclata d'un rire franc :

    – Ah non tu t'imagines pas ça, hein ! Séra et moi oui, on a un pacte : si un jour on se découvre un sentiment amoureux on se donnera une chance. Mais c'est pas prêt d'arriver. On est jumeaux de cœur après-tout. Donc relax. Et puis Ulrich voit clair en vous.

    Son regard dur et presque menaçant se mua en une moue triste. Tous deux prirent place dans le canapé et tandis qu'ils sirotaient les chocolats préparés par Leigh, Koga empoigna sa tasse dans une attitude lasse. Soudain, il lia à nouveau leurs regards.

    – Je compte vraiment sur toi pour ce coup-là Lysounounours. Range un peu ton cœur pour son bonheur. De toute façon pour l'instant il n'est pas libre et il est tout cassé...

    En le voyant s'empourprer, il poursuivit :

    – Je suis pas con... Pas toujours, et t'es cramé depuis longtemps mon vieux. Promets-moi juste que si ça se fait, tu feras tout pour le réparer.

    – Évidemment, bafouilla-t-il.

     

    Leur soirée s'acheva sur des discussions diverses afin d'alléger l'ambiance. Le lendemain, bien qu'elle ne fut évidemment pas au sommet de sa forme, la blonde consentit à fêter son anniversaire entourée de ses plus chers amis. Là, elle ne manqua pas de tous les remercier un à un pour leur sollicitude. En son fort intérieur, elle se promit de ne plus jamais faire confiance à un homme qu'elle ne connaîtrait pas depuis plusieurs mois.

    Elle ne savait cependant pas que de ce fait, cela l'empêcherait de côtoyer d'autres garçons que son cercle très fermé d'amis.

     

    De son côté, Oscar tenta de recontacter le fameux inconnu, qu'il avait auparavant bloqué à de nombreuses reprises : autant de fois que celui-ci avait créé un compte dans l'espoir d'entrer en contact avec la jeune femme. Toutefois, il n'obtint jamais de réponse. N'ayant pas pris la peine de lire en détail ce que Castiel pouvait raconter à la jeune femme, il ne possédait aucune information supplémentaire à son sujet.

    Résigné, le jeune homme s'était alors contenté de tout faire pour faire oublier à Séraphina cette blessure et lui redonner confiance en l'amour.


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  • Coucou les filles!

    Avec l'ouverture du bal par CeliaSwan, je me suis rendue compte que certaines illustrations non postées via commentaire ne pourront juste pas avoir de visibilité.

    Alors je vous les place dans cet article afin de vous permettre de donner vos avis:

    (elles sont dispos dans la galerie avec leur explication)


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  • Juste un petit article comme ça^^

    Avant de me concentrer sur la saga et étant donné que je déménagerai sans doute bientôt, je me concentre sur le bouquin principal dont j'ai parlé à bon nombre d'entres vous.

    Il s'agit du projet que j'espérais de tout coeur sortir en premier. D'ailleurs, j'ignore si j'en ai informé tout le monde: mais j'ai décidé que je le publierai par moi-même. Ainsi je peux garder toute son essence intacte.

    De fait, je bosse souvent sur son remaniement, parce qu'une fois de plus, je n'étais pas très satisfaite du rendu final. Là, tout s'enchaîne de façon bien plus logique.

    C'est là que ça va mal parler: je vous annonce que je suis une fieffée connasse :D Je m'explique: leur sort n'était pas très enviable, mais ça allait, ils pouvaient passer de bons moments. Là au lieu d'être juste récupérés par des "méchants" les protagonistes ont frôlé la mort, l'un perd la vue un tome plus tôt et ça n'est pas prêt de s'arranger pour eux :P

    Là où avant ils passaient deux ou trois chapitres pépouses.

    J'espère de tout coeur que vous les aimerez. Pour la saga, je me fais moins de soucis, surtout pour la route "classique". Comme il s'agit d'un otome, je suis bien moins cruelle. Enfin pour l'instant où justement, je me contente de dresser sommairement les routes. On verra ce que ça donne avec l'écriture.

    Quoi que... ce sont les garçons qui morflent ;) surtout sur la route fantaisie. D'ailleurs, je profiterai de leur faire une "fiche perso" pour recycler les sprites dans un projet que vous pourrez suivre sur youtube le moment venu.

     

    Pour vous mes p'tites bichettes qui m'affirmez que je n'aime pas mes persos pour les torturer ainsi: je les aime terriblement. Osez m'en toucher un et vous verrez :D Bon... sauf si c'est pour dire que vous ne l'aimez pas x) ça c'est normal. Un jour si ça vous tente, une fois sorti, je vous ferai la liste de mes favoris.


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  • Oyez oyez chères lectrices!

    Ayant besoin de faire quelques tests concernant la saga, j'ai décidé de me servir de la fic comme cobaye.

    Le prochain chapitre qui sortira n'aura pas de fin définie. Vous aurez un choix à faire: en l’occurrence ici, le garçon que vous souhaitez le plus voir avec la douce Séra.

    Je pense que je ferai régulièrement ce genre d'exercice afin de voir comment je gère ce type d'écriture et si cela vous plait.

    N'hésitez donc pas à me donner vos retours!


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