• Bonjour à tous et à toutes!

    Aujourd'hui, nous allons nous plonger un peu plus en avant sur l'OC de CeliaSwan dont voici la représentation par Misakilya:

    Zoom sur CeliaSwan

     

     

    Dans quel contexte avez-vous intégré la garde d'Eel ?

    J'ai intégré la garde d'Eel suite à un voyage astral qui a mal tourné.

     

    Qui est votre chef de garde, et quelle fut votre réaction en le rencontrant ?

    Nevra est mon chef de garde, un jeu de séduction s'est tout de suite instauré entre nous.

     

    Dites-nous en un peu plus sur vous avant votre arrivée dans la garde.

    Sorcière, j'errais du côté non magique du monde me demandant quel était mon rôle à jouer. Je l'ai évidemment découvert en arrivant sur Eldarya.

     

    Avez-vous un talent particulier, hormis la sorcellerie ?

    Projection astrale - don d'Ubiquité, maîtrise des éléments, incantations, potions, visions, etc.

     

    Quel est votre meilleur souvenir au sein de la garde ?

    Ma première morsure de Nevra

     

    Quelle est votre plus grande aspiration sur Eldarya ?

    Je dirais vivre paisiblement ma vie de sorcière au bras de mon vampire après avoir fait de grandes choses pour qu'Eldarya soit saine et éternelle.

    De bien nobles aspirations.

    Ce charmant OC appartient à la douce CeliaSwan

    Merci d'être passé ;)

    Zoom sur CeliaSwan


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  • Avant toute chose: coucou les filles!

    Je passe ici plutôt que via mp parce que vous seriez un p'tit peu trop à contacter et que le copier coller ne m'enchante pas masse.

    Alors voilà:

    D'une part... Je tiens à vous remercier pour vos retours (surtout Piri ♥ merci d'avoir commenté a même le blog) et je suis incroyablement heureuse de voir que beaucoup préfèrent ma version xD ça me touche énormément. Mais surtout: j'aime que cette fic vous plaise.

    Le prochain chapitre met un peu de temps. Vous aurez fini par apprendre que les persos n'acceptent pas toujours de m'obéir et là, c'est Castoche qui fait des siennes.

    J'en viens finalement au sujet de l'annonce: la fic pourrait bien être encore plus longue à sortir. En effet, je dois (du moins j'en ai une envie folle) me concentrer sur mon bouquin à sortir et lorsque ce sera fait...

    ...

    ...

    Eh bien je me lancerai sur mon projet de otome papier!

    Nombre d'entres vous le savent: le projet est déjà bien rodé, mais je n'ai jamais pris le temps nécessaire pour tout remettre au propre. Tout est encore dans un énorme classeur doré que j'avais décoré il y a 14 ans de ça xD

    Je vous mettrai régulièrement des petits schémas de l'avancement du projet et pour celles que ça intéresse, le bouquin subira le même sort.

     

    Pour vous remercier de votre gentillesse, votre bienveillance et de l'intérêt que vous accordez à la fic comme à mes projets (et à moi pour beaucoup) je mettrai prochainement en ligne un énooorme one shot réécrit (non parce qu'à l'époque ça piquait un peu) de l'origine de la fic actuelle. Considérez ça comme l'épisode 0.

    Vous étiez trop nombreuses à le réclamer xD


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  • Au beau milieu de la nuit, la blonde fut éveillée par la sonnerie de son téléphone. Lorsqu'elle décrocha, seul un ronflement tonitruant lui répondit. Hilare, elle s'assura que son ami se portait bien et n'entendant rien d'autre que son « souffle » régulier, elle raccrocha.

    Il était fréquent que Koga appuie malencontreusement sur le bouton de rappel, lorsqu'il dormait. Depuis quelques années à présent, il avait pris l'habitude de s'endormir en tenant son téléphone, aussi la chose était-elle monnaie courante.

    Avisant l'heure à son réveil, elle vit qu'il ne lui restait qu'une heure tout au plus avant qu'il ne sonne. Aussi, elle décida que pour ce matin, elle irait au parc avant de se rendre au lycée. Elle enfila une robe semblable à celle de la veille, vérifia son sac et se mit en chemin.

    Au dehors, le jour se levait tout juste sur la ville tandis que l'air frais achevait de l'éveiller. Les rues calmes qu'elle avait redoutées lui firent finalement le plus grand bien. À l'approche du parc, elle eut la surprise de reconnaître une silhouette au loin. D'abord hésitante, elle l'appela d'une voix mal assurée :

    – Castiel... ?

    Immédiatement, elle vit le rockeur se retourner et Démon tirer sur sa laisse. Plus heureuse qu'elle ne l'aurait imaginé, elle courut à leur rencontre et abreuva le beauceron de caresses. Castiel s'en amusa et vint à son tour caresser son chien.

    – Décidément, c'est l'amour fou vous deux. Qu'est-ce que tu fais si tôt dehors ?

    Il lui rendit son sourire, tandis qu'elle se tint les mains dans le dos tout en se balançant nerveusement. Elle même ignorait quelle était la raison de cette envie soudaine.

    – À vrai dire je sais pas trop. Un ami m'a réveillée sans le vouloir et l'autre fois, j'ai à peine pu voir le parc. Et toi ? Tu le promènes tous les jours aussi tôt ?

    Il acquiesça et lui fit signe de le suivre. Une fois à l'intérieur du parc et le portail fermé, il laissa Démon courir à loisir.

    – J'habite en appartement et j'ai beau lui avoir aménagé le balcon... Donc voilà. Tous les matins avant les cours et tous les soirs après, je viens ici le faire se dépenser un peu.

    La blonde croisa les bras et prit un air soucieux qui interpella le rockeur.

    – Hey, il n'est pas malheureux.

    Vexée, elle darda sur lui un regard provocateur :

    – Mais j'ai pas dit l'inverse ! Ça se voit qu'il est heureux... Non... Je me disais juste un truc.

    Tandis qu'ils marchaient, elle mûrit son choix : il lui avait montré qu'il était suffisamment digne de confiance. Toutefois, elle ne le connaissait que depuis l'avant-veille, mais il s'agissait également du meilleur ami de Lysandre, ce qui renforçait sa bonne impression.

    Alors que Démon s'apprêtait à lui foncer une fois de plus dessus, elle eut la surprise de le voir l'attirer derrière lui et réceptionner le molosse, hilare. Étrangement, cela la décida :

    – Venez à la maison tout à l'heure, si vous voulez. J'habite en villa, j'ai un peu de terrain où il pourra faire ce qu'il veut la journée. En plus, je crois qu'on habite dans la même direction.

    Touché par la proposition, Castiel hésita un long moment. Il craignait que cette invitation ne dérive en un prétexte pour le retenir après les cours ou en week-end. Toutefois, il avait foi en la jeune femme, aussi, il leva la tête au ciel le temps de mûrir son choix.

    Pendant ce temps, la blonde s'en éloigna pour jouer avec Démon. Elle avait repéré un bâton qu'elle vint agiter devant le chien qui remua furieusement la queue. Elle fit quelques lancés et au bout d'un moment, Démon ne daigna plus lui rendre son jouet.

    Amusé de les voir se poursuivre, Castiel décida qu'un essai ne l'engageait à rien.

    – Séra ! Écoutes... C'est sympa. Je veux bien essayer.

    La blonde cessa sa course et acquiesça à son tour, un sourire aux lèvres. C'était sans compter sur Démon qui se précipita sur elle, la renversant presque. Après l'avoir raillée, Castiel vint reprendre sa terreur noire en laisse et suivit la jeune femme.

    En chemin, ils discutèrent de leur passion commune pour la guitare électrique. Tous deux avaient appris très tôt : Castiel parce qu'il appréciait déjà grandement un groupe, tandis que Séraphina, elle, avait abandonné la harpe en entendant jouer Oscar.

     

    Parvenus à la villa, Castiel émit un sifflement appréciateur face au terrain dont pouvait disposer son ami. Une fois le portillon fermé, il le détacha et s'étonna de le voir coller la truffe à terre pour s'y goinfrer d'il ne savait quoi.

    Séraphina grimaça et vint lui relever la tête... tout du moins, elle essaya.

    – C'est des croûtons qu'on a jeté dimanche sur Ludwig... Il peut ?

    Après quelques secondes de stupeur, il explosa littéralement de rire et tenta tant bien que mal de lui dire qu'il n'y avait pas de problème. Il imaginait la scène d'un homme bombardé par des croûtons et exigea qu'elle lui raconte la chose.

    C'est ce qu'elle fit, tout en l'invitant à l'intérieur. Pendant qu'elle leur préparait à tous les trois un petit déjeuner, elle raconta leur week-end dans les grandes lignes, à un Castiel bien attentif.

    – Ça gênera pas ta famille que Démon reste ici ?

    Il se mordit la lèvre en voyant son regard s'assombrir. Elle leva un regard penaud sur lui et lui expliqua brièvement le décès de ses parents et son émancipation. Touché, il la rejoignit derrière le comptoir et l'attira à lui. Là, il maintint quelques instants sa tête contre son torse, puis lui laissa le loisir de reculer. C'est ce qu'elle fit, le feu aux joues.

    – Moi aussi j'suis émancipé.

    Lorsqu'il vit la subite inquiétude dans son regard, il leva une main en guise d'excuse et vint même lui caresser le sommet du crâne. Il lui adressa un sourire aimable :

    – Mes parents vont bien. Mon père est pilote de ligne et ma mère hôtesse. Du coup tu comprendras qu'ils ne sont pas souvent là.

    Il dut s'avouer que la voir aussi soulagée l'émut plus qu'il ne l'aurait cru.

    Ils se restaurèrent en abordant un sujet plus léger, à savoir : les répétitions ayant lieu au sous-sol du lycée. Castiel désirait non seulement la remercier de sa sollicitude pour Démon, mais souhaitait également jouer en sa compagnie. Il fut décidé qu'elle passerait le lendemain les voir répéter, afin de décider si elle se joindrait à eux ou non.

     

    Tandis qu'elle se rendait seule au lycée, Castiel ayant dû retourner chez lui afin d'y chercher son sac de cours, elle vit Lysandre qui avançait dans sa direction. Le victorien lui offrit un sourire contrit et lui ouvrit ses bras, dans lesquels elle vint se lover un instant.

    – Bonjour Lysou ! Tu venais me chercher ?

    Le jeune homme acquiesça en souriant avant de bailler.

    – Et j'ai presque réussi.

    – Héhé, moi j'dirais que t'y es arrivé.

    Il lui présenta son bras et tous deux reprirent leur route en direction du lycée.

    Une fois parvenus dans la cours, tous deux s'étonnèrent de voir Lynn approcher et la saluèrent de concert. La brune observa durant quelques secondes leurs bras liés, puis sourit à la blonde à qui elle tendit une main amicale :

    – Salut ! Moi, c'est Lynn. J'ai pas eu le temps de me présenter hier.

    Étonnée, Séraphina lui fit un signe de tête en guise de salue, avant de lui serrer la main.

    – Séraphina...

    Nullement soucieuse de la gêne évidente de son vis à vis, la brune se tourna ensuite vers Lysandre à qui elle sourit :

    – Je crois qu'on te cherche au fond du couloir.

    Face à son air soucieux, la blonde déposa sa main sur la sienne pour le rassurer :

    – Que veux-tu qu'il m'arrive ? Vas y Lysou. On se retrouve en cours.

    Après avoir plongé son regard dans le sien, il acquiesça à mi-mots.

    Une fois seules, Lynn offrit un sourire à Séraphina qui ne la rassura pas. Elle avait bien compris que la brune n'avait cherché qu'à éloigner Lysandre. Aussi se fit-elle un peu plus sèche :

    – Tu voulais me parler seule à seule ?

    Visiblement désarçonnée par une telle approche, Lynn baissa un instant la tête , puis elle se reprit :

    – Un peu, oui. Depuis combien de temps est-ce que tu connais Leigh ?

    Surprise par une telle demande, la blonde renversa la tête afin de faire le compte dans son esprit :

    – Eh bien... je dirais depuis au moins aussi longtemps que Lysou. Quatre ou cinq ans... ? Pourquoi est-ce que ça t'intéresse ?

    La brune croisa les bras sur sa poitrine et afficha une mine fermée.

    – Sa petite amie souffre beaucoup de ce que tu fais en ce moment. Tu ne t'en rends peut-être pas compte, mais tu l'empêches de le voir et...

    Ce discours fit froncer les sourcils à Séraphina. Lors d'un moment seuls, Leigh lui avait confié ne plus être en couple et n'avait pas pu lui donner plus de détails. Pourtant, il semblait souffrir plus de leur relation, que de leur rupture. Peu désireuse de se mêler de ce qui ne la regardait pas, elle congédia un peu trop rudement la brune :

    – Ni toi ni moi n'avons à nous mêler de tout ça. Je n'impose rien à personne et ne l'empêche pas du tout d'aller le trouver si elle a quelque chose à lui dire.

    Tout en disant cela, elle lui adressa un signe de main et se dirigea d'un bon pas vers son casier. Lynn, quant à elle, l'observa d'un œil noir : elle voyait d'un très mauvais œil l'entente presque trop parfaite de la blonde avec les garçons de la classe, ainsi qu'avec le vendeur de la boutique de vêtement. Elle avait tenté de se renseigner sur elle, mais n'avait rien obtenu de plus que ce que tous savaient déjà : elle venait d'emménager et était issue d'une famille fortunée.

    C'est alors que Castiel fit son arrivée dans la cour. Lynn s'en rapprocha et voulut engager la conversation !

    – Alors ? Prêt pour la soirée d'Halloween ?

    Le rockeur l'observa, surpris. Puis il afficha un sourire sadique et lâcha :

    – Ne me dis pas que tu viens avec ce costume ? Tu vas terrifier tout le monde !

    Vexée, la brune le fusilla du regard :

    – Haha, très drôle !

    Déçu de voir si peu de répartie, il lui fit un signe de main tandis que la sonnerie annonçant le début des cours retentissait :

    – Te vexe pas planche à pain.

     

    Tandis que tous se massaient devant le laboratoire en attendant l'arrivée de leur professeur, Séraphina en profita pour se rapprocher d'Ambre, l'air penaud. Son aînée l'observa avec appréhension, n'ayant que trop retenu la mise en garde de Castiel la veille. Elle se détendit finalement, en comprenant qu'elle ne s'en servirait sans doute jamais contre elle.

    – Ambre... Pour hier... je voulais m'excuser. Je suis un peu claustrophobe, alors... quand vous m'avez bloquée, j'étais pas bien, mentit-elle.

    Elle ne lui avouerait jamais la véritable raison de sa peur panique, mais elle voulait « clarifier » les choses au plus vite, présentant que cela pourrait lui être salutaire par la suite. De son côté, Ambre allait répliquer d'un ton cinglant, lorsqu'elle se souvint qu'elle voulait s'en rapprocher :

    – Allez, c'est rien.

    Alors qu'elle allait continuer, elle reçut un sourire de la part de Séraphina, qui fila rejoindre Lysandre qui la surveillait de loin.

    Enfin, leur professeur fit son apparition et décida de revoir le plan de classe, afin d'y intégrer Séraphina. Pour son plus grand malheur, celle-ci fut placée à côté de Rosalya.

    Si tout d'abord, la blanche ne lui prêta pas attention et se contenta de suivre le cours, lorsqu'il lui fallut partager son livre, tout dérapa. Elle en profita pour lui glisser quelques mots, tout d'abord anodins. Puis rapidement...

    – Vous avez fait quoi hier, avec MON Leigh ?

    Séraphina soupira et chuchota :

    – Rien, juste des courses. S'il te plaît... on doit faire cet exercice, là.

    Vexée, Rosalya se redressa fièrement :

    – Humpf... Il est bien trop gentil. J'ose espérer que maintenant c'est bon, tu vas enfin le lâcher. Il a mieux à faire que du babysitting.

    La blonde roula des yeux et décida de copier les énoncés, de sorte à pouvoir travailler en paix. C'était sans compter sur la ténacité de Rosalya, qui crut bon de lui montrer sa bague, un large sourire s'étirant sur son visage.

    – On est quasi fiancés. Je crois que c'est juste l'âge qui le gêne un peu pour le...

    – S'il te plaît, Rosalya... chuchota-t-elle. Pour l'instant je me contrefout que vous ayez été ensemble ou pas, j'aimerais juste pouvoir suivre en cours.

    – On l'est toujours ! Et ça n'est pas quelqu'un d'aussi insignifiant que toi qui va...

    Exaspérée, Séraphina laissa sa tête retomber dans ses bras. Elle hésitait quant à la marche à suivre. Tout d'abord, elle repoussa la main de la blanche et acheva de copier les exercices demandés. Puis, elle lui tourna le dos et tenta tant bien que mal de réaliser les différents schémas demandés.

    De son côté, Rosalya continuait de marmonner comme pour elle-même, mais suffisamment fort pour que sa voisine en profite :

    – Dire qu'avant son arrivée il ne s'occupait que de moi. Oh Lysou-chou m'a bien expliqué que ce sont ses proches qui l'ont demandé et qu'ils se sentent obligés de le faire. Mais tout de même, c'est vraiment abuser et il faut pas être gêné.

    Lorsqu'elle aperçu la blonde enfiler discrètement un écouteur, elle comprit que sa manœuvre ne porterait pas ses fruits. Bien décidée à ne lui laisser aucun répit, Rosalya lui fit passer quelques mots sur lesquels elle se confiait parfois ou se contentait de lui rappeler combien elle était une mauvaise personne. En l'entendant systématiquement les froisser, elle décida de lui secouer le bras jusqu'à ce qu'elle lui accorde son attention.

    S'en fut trop pour Séraphina, qui bondit de son siège et s'écria d'une voix rendue suraiguë :

    – Mais tu me laisses bosser ouais ?!

    Surpris, de nombreux élèves relevèrent la tête tandis que bon nombre pouffaient de rire. D'abord interdit, leur professeur s'empourpra de colère et s'exclama :

    – D'autres de vos camarades aimeraient justement travailler, mademoiselle Korinna. Nous n'avons encore jamais eu de tels problèmes avant votre arrivée !

    – Hey oh faut pas abuser ! Répondit machinalement Castiel. Si c'était sa faute, elle demanderait pas à pouvoir bosser.

    Loin d'être ramené à la raison par cette intervention, le professeur les menaça tous deux d'exclusion. Lassée, la blonde se rassit et la salle put retrouver son calme.

    Ainsi, elle endura les remontrances et confidences parfois gênantes de Rosalya durant toute l'heure restante. Lorsque la récréation sonna, elle se dirigea au bureau de leur professeur. Celui-ci ôta ses lunettes en la voyant approcher, et comprit enfin qu'il s'était peut-être fourvoyé. La blonde se tint les mains derrière le dos et souffla :

    – Monsieur... Pardon d'avoir perturbé la classe.

    Il lui sourit en retour et demanda d'une voix douce :

    – Votre voisine vous importune ?

    Rougie, la blonde hocha la tête, gênée.

    – Je peux à peine entendre ce que vous dites et j'ai beau lui demander... Enfin... voilà.

    Tout à ses réflexions, il se gratta le menton et avisa Castiel qui attendait non loin de la porte, bras croisés sur le torse.

    – Si je vous met à côté de monsieur Duclos, vous me promettez de ne pas trop discuter ?

    Il s'amusa de l'étonnement qu'il lut dans son regard et précisa :

    – Castiel. Je le laisse seul puisque d'ordinaire il est un peu revêche. Mais comme il vous a défendue et semble vous attendre, je veux bien croire qu'il fera une exception.

    Immédiatement, le visage de la blonde s'éclaira :

    – Oh ! Promis m'sieur ! Merci...

    – Allez, filez, s'amusa-t-il.

    Une fois sortie, Séraphina remarqua le rockeur et lui offrit un sourire radieux. Cependant, face à son sourire carnassier, elle crut bon de prendre ses jambes à son cou. En effet, le rockeur entreprit de lui courir après afin de lui ébouriffer les cheveux, en guise de punition.

    Au détour d'un couloir, Séraphina percuta Lysandre et, toujours hilare, se cacha derrière lui. Amusé, il lui sourit tout en l'interrogeant :

    – Qu'est-ce que tu as ?

    – C'est Castiel il veut m'bouffer !

    Le victorien fronça les sourcils et passa un bras derrière elle, afin d'essayer de l'attirer devant lui. Toutefois, la blonde s'accrochait tant et si bien, qu'il n'y parvint pas. Le rockeur en profita pour venir se saisir de la jeune femme et l'arracher à son protecteur. Là, il lui frictionna le crâne de son poing tout en riant. La blonde se raccrocha à son bras en essayant de s'y soustraire :

    – Aaaah mais pourquoi tu m'fais ça ? J'ai rien fait !

    Après une brève réflexion durant laquelle il cessa tout mouvement, Castiel haussa les épaules et reprit de plus belle :

    – J'sais pas. Bizutage.

    – Castiel, ça suffit, soupira Lysandre.

    D'une poigne ferme, il saisit le bras de son ami et « récupéra » la jeune femme qu'il tint tout contre lui. Celle-ci leur jeta des regards amusés à tour de rôle en se demandant ce qu'il allait advenir. Finalement, Lysandre leur demanda de reprendre un peu de sérieux et se tourna vers Séraphina, l'air contrit :

    – Rosalya ne devrait plus t'importuner. J'ai été lui parler. J'ai cru comprendre qu'elle t'avait ennuyée durant le cours ?

    En réponse, Séraphina baissa la tête et se raccrocha à son bras, le regard dans le vague.

    – Mouais... Je sais pas pourquoi, mais elle veut me faire comprendre que Leigh lui appartient et qu'elle a déjà fait tout plein de trucs avec... Moi j'trouve ça dégueux. J'ai pas envie de l'imaginer comme ça ! Et puis c'est perso...

    – Quand je dis qu'elle est louche, s'amusa Castiel. Mais maintenant tu pourras suivre et même me filer quelques réponses.

    Bien qu'il eut du mal à croire ce qu'il entendait, Lysandre ne put que se ranger du côté de la blonde qu'il n'avait encore jamais vu mentir. Après son intervention, il avait surveillé le duo et avait bien vu sur le visage de Séraphina qu'elle ne se sentait pas bien du tout à côté de la blanche. Rosalya, quant à elle, avait prétendu que la blonde n'avait fait que s'emporter sans raison apparente, après lui avoir parlé du grand intérêt que lui portait son frère. Dires qui lui avaient parus suspects : Séraphina n'étant pas du genre à se vanter de ce genre de choses qu'elle ne remarquait souvent pas.

    Afin de se changer les idées, tous trois se dirigèrent vers le sous-sol du lycée. Bien que cela l'avait d'abord étonné d'apprendre que Castiel avait aussi rapidement confié leur secret à la jeune femme, Lysandre avait rapidement reconnu la bonne idée.

    En le découvrant, la blonde parut être aux anges : la surface y était immense. Parfois jonchée de cartons et d'ancien matériel, elle représentait surtout une « zone d'exploration » masquée dans la pénombre. Elle appréciait ce genre de lieux et se promit d'y venir fréquemment. De plus, Lysandre lui montra combien l’acoustique y était bonne, en entonnant a cappella l'une de ses chansons en cours d'écriture :

    – Je dépose entre tes doigts, mon cœur en émoi, puisse-t-il reposer tout contre toi...

    Castiel l'observa en levant un sourcil, tandis que la blonde, elle, tournait sur lui un regard pétillant.

    – Oh ! Mais c'est génial ! En plus, celle-là je ne la connais pas.

    En la voyant trépigner, le victorien comprit qu'elle parlait non seulement de sa chanson, mais surtout de l'acoustique qui sans nul doute, lui donnait envie de donner à son tour de la voix. Amusé, il lui sourit et vint la rejoindre.

    – Je suis heureux que cela te plaise. Si tu le veux, ce soir nous pourrions faire une petite répétition.

    Il fut quelque peu déçu de la voir pincer les lèvres et secouer la tête en signe de négation.

    – Désolée. Ce soir, je répète avec les garçons. On voit pour s'organiser, c'est pas encore très facile. Demain après-midi j'ai un truc de prévu... Jeudi ?

    Ce fut au tour de Castiel de trouver à redire.

    – Jeudi n'oublie pas que c'est Halloween.

    Instantanément, la blonde lui adressa un trop large sourire et lui lança, les yeux pétillants de malice :

    – Bah quoi ? T'as peur des fantômes ?

    N'en croyant pas ses oreilles, Castiel se plaqua la main sur le visage et la laissa lentement retomber. Il ignorait si en cet instant, il l'adorait ou voulait la « bouffer ».

    – Non, mais toi... Tu sais que je vais être obligé de te punir, là ?

    Las de leur petit jeu, Lysandre se plaça entre les deux amis dont l'une riait déjà à gorge déployée, tandis que l'autre souriait tout en tendant ses mains dans sa direction.

    – J'oubliais la soirée. Séra... Accepterais-tu de m'y accompagner ? Un café organise une sorte de soirée karaoké costumée. Avant ça, il y aura un dîner spectacle.

    Sans même réfléchir, la blonde acquiesça avec joie et lui demanda en quoi il allait se costumer. De son côté, Castiel, peu désireux de participer à la conversation préféra allumer une cigarette en s'éloignant du duo.

    Après réflexion, Lysandre sourit en se souvenant du costume qu'il avait arboré un an plus tôt.

    – Tu te souviens du « costume » de calaveras ?

    La blonde opina du chef :

    – Mais tu vas pas avoir froid ? L'an dernier on a fait ça chez Bastien. Là... Oh ! Tu crois qu'ils viendront ?

    Comme pour la tempérer, Lysandre lui caressa la joue sans se départir de son fin sourire. Il lui souffla, comme une confidence :

    – Nous sommes moins... inséparables que vous.

    À ces mots, il vit le regard de son amie s'éteindre. Il s'y était attendu, aussi se contenta-t-il de lui donner une tape sur l'épaule. Tout comme Leigh, il espérait que ce lien trop envahissant finirait par ne plus interférer dans les relations de la jeune femme, qui se fermait en se souvenant que ses amis ne pourraient être présents. Comme si elle avait compris sa pensée, Séraphina le retint par la manche, alors qu'il allait s'en aller et lui offrit un faible sourire :

    – Tu viendras à la maison pour que je te maquille ?

    – Avec grand plaisir.

    De son côté, Castiel s'était confortablement installé sur quelques cartons et soufflait nonchalamment sa fumée. En le voyant faire, la blonde ne put se retenir. Elle vint se poster devant lui, poings sur les hanches et lui demanda :

    – Et toi ? Tu viens déguisé en dragon ?

    La surprise fut telle pour Castiel, qu'il en avala une bouffée et toussa à s'en fendre l'âme. Inquiète, elle vint lui tapoter dans le dos sans cesser de s'excuser. Lorsqu'une larme vint rouler sur la joue du rockeur, il s'étonna de la voir venir s'agenouiller devant lui pour la cueillir de son index replié. Amusé, il lui prit la main au creux de la sienne et plongea son regard dans le sien. Il sourit un peu plus lorsqu'il jura voir ses joues se colorer.

    – Donc on t'habille en princesse ? Que je puisse te tyranniser un peu ?

    Seul un sourire de chat lui répondit, alors qu'elle inclinait la tête.

    Lysandre qui les observait depuis les escaliers claironna :

    – Ça sonne !

    Surpris par son ton sec, les deux amis le rejoignirent sans mot dire. Ce n'est finalement qu'une fois près de leurs casiers, que la sonnerie retentit bel et bien.

     

    Les prochains cours se déroulèrent sans accrocs, Séraphina étant respectivement à côté de Nathaniel et de Kim, qui s'était prise d'affection pour la jeune femme. Celle-ci continua de la prendre sous son aile en l'invitant à manger à sa table lors de la pause de midi. En compagnie d'Iris et Violette, toutes les quatre discutaient avec animation de la fête de Halloween qui allait avoir lieux. Le sujet leur était venu alors qu'Iris déplorait de ne pas savoir en quoi se costumer.

    La discussion allait bon train, jusqu'à ce que...

    – T'as besoin qu'on t'emmène, toi ? S'enquit Kim à l'intention de Séraphina.

    Surprise, elle l'observa un instant avant de secouer la tête en signe de négation. Lysandre avait fini par lui glisser que la fête se déroulerait au petit café proche du parc.

    – Non merci, c'est gentil. C'est vraiment pas loin.

    Iris et Kim échangèrent un regard étonné, puis la sportive crut bon d'insister :

    – T'es sûre ? Il m'a semblé que t'arrivais à pieds et Anteros c'est pas non plus la porte à côté.

    À ce nom, la blonde frissonna. Son regard se perdit au loin et c'est à peine si elle osa demander :

    – Chez Gontran ?

    Iris tenta timidement :

    – Je connais pas. C'est au café de l'envol. Ils...

    Instantanément, la blonde perdit toute sa bonne humeur et bredouilla une excuse à peine plausible aux filles, tout en ramassant son plateau :

    – Désolée ! Je viens de me souvenir que je ne pourrais pas venir. C'est vraiment dommage, mais bon ! Amusez-vous bien et embrassez le gérant de ma part, il est très gentil !

    Après avoir déposé son plateau, elle balaya la cantine du regard et n'y vit Lysandre nulle part. C'est alors que son regard quelque peu perdu et embué croisa celui de Castiel. Un frisson indescriptible la parcourut alors. Gênée, elle s'en détourna, les joues rougies et sortit.

     

    Cela faisait quelques minutes qu'elle se tenait prostrée entre deux cartons, les genoux ramenés contre la poitrine et le visage enfoui entre. Elle ne cessait de ressasser sa dernière soirée passée chez Gontran, en compagnie de tous ses amis.

    Comme une litanie, elle ne cessait de revoir l'instant où son inconnu embrassait presque rageusement celle qui l'avait agressée. Bien que tout cela se soit passé un peu plus d'un an plus tôt, la douleur était toujours aussi cuisante pour la jeune femme. En apprenant le lieu où l'envoyait son grand-père, elle avait été partagée entre le soulagement d'y retrouver des amis, et la crainte de recroiser le jeune homme.

     

    Elle en était là de ses pensées, lorsqu'elle sentit une main se poser sur sa tête. En la relevant, elle vit Castiel qui lui faisait face. Il se tenait dans la même posture qu'elle et l'observait, intrigué et visiblement inquiet. Quand il constata ses larmes muettes, son expression se mua en une moue attendrie. Il fit basculer sa main jusqu'à sa joue et balaya une dernière larme de son pouce. Avec un fin sourire, il en profita pour lui caresser la joue, tandis qu'elle emprisonnait sa main dans les siennes et basculait sa tête pour profiter un peu plus de ce contact.

    Mettant à profit ses yeux clos, il l'observa quelques instants sans mot dire. Comme si parler romprait le fragile équilibre de cet instant. Cependant, il y fut bien contraint, lorsqu'elle souffla :

    – Pourquoi est-ce que tu es toujours là quand j'ai besoin de toi ? Alors qu'on ne se connaît que depuis même pas trois jours...

    Instantanément, son cœur tambourina plus fort dans sa poitrine. Il s'empourpra et bafouilla :

    – Besoin... de moi ?

    Réalisant enfin ce qu'elle avait dit sans même s'en rendre compte, Séraphina adopta la même teinte et à son tour, bredouilla :

    – Quand j'en ai besoin !

    Bon prince, le rockeur accepta de ne pas insister et se contenta de lui sourire d'un air nonchalant, les joues pourtant toujours colorées :

    – J'sais pas. Hier, je partais sur le toit et j'ai trouvé louche de voir les trois furies attroupées en salle de science. Ce matin... réflexe. Et là j'ai vu ton air de chien battu.

    Mi-amusée mi-attendrie, la blonde murmura en plongeant son regard dans le sien :

    – Tu t'es inquiété ?

    Sentant qu'il ne maîtrisait plus la situation, Castiel détourna le regard et prit un air qui se voulait sévère. D'une voix rendue rauque, il pesta :

    – Dis pas n'importe quoi.

    Cela suffit à Séraphina qui souffla du nez. Elle lâcha sa main et bascula sur ses genoux. Là, elle s'approcha timidement du rockeur et déposa un baiser sonore sur sa joue.

    – Merci Cassy... souffla-t-elle d'une voix tendre.

    Le surnom et le geste surprirent tant Castiel qu'il en écarquilla les yeux et vint se toucher la joue. Toutefois, la blonde ne put voir sa réaction. Elle s'était déjà relevée, époussetée et se dirigeait vers l'escalier, peu désireuse de s'épancher sur son ami dont elle devinait l'effort d'être ainsi venu la réconforter.

    Castiel, lui, ramena un peu plus ses jambes contre lui et enfouit sa tête entre ses bras, mortifié. Une fois certain d'être seul, il souffla d'un ton douloureux :

    – T'es encore pire qu'avant... Séra...

     

    À peine parvenue dans le couloir, Séraphina était tombée nez à nez avec un Lysandre rougi par l'effort. Il lui souffla qu'il l'avait cherchée, lorsque Kim était venue le trouver, inquiète de la réaction de la jeune femme. Celle-ci lui offrit un sourire contrit et vint arranger sa mèche de cheveux du bout des doigts.

    – Tu m'as inquiété !

    – Excuse-moi Lysou. C'est rien de grave... C'est juste que... la fête... c'est chez Gontran.

    Tout d'abord, le victorien ne vit pas où elle voulait en venir. Puis, il se souvint de leur soirée à consoler la jeune femme, en compagnie de Leigh et Koga. Ce dernier leur avait gentiment demandé de les recevoir chez eux, les Chained n'ayant pu trouver d'hôtel pouvant tous les accueillir. Son but avait été de l'éloigner d'Oscar afin de l'amener à parler plus librement : ce qu'elle avait fait.

    Elle leur avait alors confié sa découverte horrifiée de son inconnu avec une autre. Peiné, il posa sur elle un regard doux emprunt de tristesse :

    – Tu ne veux pas y retourner, même en ma compagnie ? Souffla-t-il.

    Pour toute réponse, il la vit baisser la tête, les mains liées. Il ignorait tout le dilemme qui habitait la jeune femme. Lui, cette soirée il n'y tenait que peu. Tout au plus représentait-elle un prétexte pour sortir en sa compagnie. Il lui vint alors une idée :

    – Viens à la maison. On s'improvisera une soirée.

    L'air subitement radieux de la jeune femme le rassura et lui arracha même un sourire. Lorsque Kim était venue le trouver, il s'en était voulu de ne pas l'avoir attendue au réfectoire. Mais il était sorti téléphoner à Leigh, car lui-même avait échoué à tempérer Rosalya. Il avait surpris une conversation entre la blanche et Lynn qui lui avait fortement déplu.

    Enfin, la sonnerie annonçant le début des cours retentit. Leur dernier professeur étant absent, ils n'auraient que cette heure-ci à suivre. Tandis qu'ils se dirigeaient vers leur salle, la blonde interrogea Lysandre :

    – On a quoi ?

    – Orientation.

    Séraphina arqua un sourcil, étonnée :

    – Ça sert à quoi ?

    En réponse, le victorien émit un rire discret qu'il masqua derrière sa main. Nathaniel qui avait aussi entendu, se pencha à son oreille :

    – Au risque de te surprendre... à rien. On nous dit tout ce qu'on sait déjà. Prépare de quoi t'occuper. Mais écoute tout de même... Parfois on a une bride d'info utile.

    Amusée, la blonde le remercia et sourit à Lysandre :

    – On se met à côté ? On fera un morpion !

    – En temps normal, je suis à côté de Castiel. Mais cela ne devrait pas le déranger.

    À l'évocation du rockeur, Séraphina le chercha du regard et s'inquiéta de son absence.

    – Lysou ! Castiel était au sous-sol, il n'a pas dû entendre la sonnerie. J'file vite !

    Alors qu'elle s'élançait dans le couloir, elle fut fermement retenue par Lysandre, qui l'emprisonna contre son torse. Le victorien appréciait de moins en moins ce lien tissé trop vite, dont il craignait l'issue. Il grimaça et profita que la blonde ne puisse le voir pour froncer un peu plus les sourcils. Il déclara d'une voix rude :

    – Non. J'y vais.

    Sans penser à mal, la blonde lança d'une voix enfantine :

    – Mais Lysou... tu pourrais oublier et...

    Le victorien claqua d'une voix rude :

    – Je prends le risque.

    Enfin, il la lâcha et se dirigea d'un bon pas vers les escaliers. Penaude, la blonde retourna dans la file qui s'était formée devant la salle de classe.

     

    Lorsqu'il arriva en bas de ceux-ci, il vit Castiel qui sortait tout juste du sous-sol et se dirigeait vers son casier pour y récupérer ses affaires. D'un ton qu'il ne voulut pas si cassant, il demanda :

    – Qu'est-ce que vous faisiez là-dedans ?!

    Nullement surpris, Castiel lui répondit sans même lui adresser un regard :

    – Rien qui ne te regarde.

    Le victorien soupira avant de se reprendre. D'une voix plus douce, il expliqua à son ami :

    – C'est normal que je m'inquiète. Séra est une amie de longue date et je ne veux pas qu'il puisse lui arriver quoi que ce soit ou... Bref... Je pense que tu me comprends.

    Un sourire incrédule s'imposa au rockeur qui eut peine à le masquer. Il repensait aux fois qu'il avait évoquées un peu plus tôt à la jeune femme, et où elle aurait sans doute eut besoin de Lysandre. Cependant, il n'était pas prêt à les lui partager. Préférant largement la défendre par lui-même. Vexé, ce dernier fronça les sourcils et demanda sèchement :

    – Pourquoi est-ce que ça a l'air de t'amuser ?

    – Oh pour rien...

    Soudain, le victorien se rappela du geste de la blonde, quelques heures plus tôt avec Ambre. Il s'étonna qu'elle ait prétendu être claustrophobe, car elle ne l'était pas du tout et affectionnait même les endroits de ce genre.

    – Il s'est passé quelque chose, avec Ambre ?

    Castiel referma son casier et s'appuya contre en croisant les bras :

    – Pourquoi est-ce que je le saurais ?

    Loin d'être dupe, le victorien comprit que son ami en savait plus qu'il ne voulait le lui dire. Aussi le lui fit-il savoir. Résigné, Castiel lui évoqua l'incident ainsi que l'état dans lequel il l'avait retrouvée au sous-sol, en se gardant bien de lui donner tous les détails.

    – Je l'ai retrouvée prostrée au sous-sol, les larmes aux yeux. Elle m'a pas dit ce qui n'allait pas. Entre Ambre, ça et ta pote qui l'a gonflée ce matin... Ça m'étonnerait même pas qu'elle négocie pour aller ailleurs avec son grand-père.

    En réalisant que Castiel savait pour la situation familiale de la blonde, il ne fit que s'étonner plus encore. Touché, Lysandre mûrit longuement son choix et ses paroles. Enfin, il jugea bon de mettre en garde le rockeur :

    – Tu n'as pas pu le savoir, tu es parti avant que cela n'arrive au café de l'envol. Mais... Elle a été très affectée par quelque chose. Elle ne veut plus y retourner et je crois même que pour la toute première fois, on l'a vu détester quelqu'un. Si aujourd'hui cette personne venait à se manifester, je suis presque sûr qu'elle refuserait même de lui parler. Elle lui jetterait ses présents au visage et s'en irait sans autre forme de jugement.

    À ces mots, Castiel revit la blonde poser un regard triste sur la peluche et lui avouer qu'elle lui rappelait la « pire erreur de sa vie ». Ne voulant pas montrer son trouble au victorien, il serra le poing et tonna d'une voix forte :

    – Qu'est-ce que ça peut bien me foutre ? Moi, j'en ai juste marre de gérer une gamine qui passe la moitié de son temps à chialer !

    – Soit... je ne pleurerai plus.

    Tous deux sursautèrent et se tournèrent vers le sommet de l'escalier où la blonde se tenait. Alors que le cours avait commencé, elle avait été envoyée en quête de ses amis, à sa demande. Elle n'avait entendu que les paroles du rockeur et se tenait là, immobile. La tête baissée et les mains liées devant elle. Son cœur tambourinait douloureusement dans sa poitrine et tandis qu'elle sentait un sanglot perler, elle fit de son mieux pour maîtriser sa voix :

    – Venez en cours tous les deux... s'il vous plaît.

    Castiel la fixait, le souffle court et les joues rougies. Il savait qu'il venait de profondément blesser la jeune femme et s'en voulait déjà d'avoir trop parlé. La bouche sèche, il tenta de revenir en arrière :

    – Attends, Séra... C'est pas ce que...

    Elle ne lui laissa pas le loisir de s'expliquer et déjà, elle tournait les talons. La blonde profita de ce bref instant de répit pour relever le visage dans l'espoir de ravaler ses larmes. Elle s'était d'ores et déjà profondément attachée au rockeur et ses mots ne lui rappelèrent que trop ceux qu'elle avait entendu de la bouche d'Oscar. Bien qu'il se soit fait pardonner, elle ne supportait plus ce genre de paroles. Elle se savait plus enfantine que la moyenne, plus sensible aussi... Plus insouciante. Et tout cela lui pesait sur le cœur.

    Derrière elle, elle entendit un pas de course qu'elle identifia comme appartenant au victorien. Cependant, elle garda la tête basse jusqu'en salle de cours, où elle s'excusa d'avoir été aussi longue à ramener les deux amis. Elle se rassit ensuite aux côtés de Nathaniel, qui vit bien son trouble.

    Bien qu'il tenta de savoir quelle en était la raison, elle lui affirma que ça n'était rien et qu'il ne devait pas s'inquiéter. Comprenant qu'il n'en tirerait rien, il céda et se contenta de la distraire en lançant une partie de morpion.

     

    La sonnerie tant attendue par l'ensemble de la classe finit par retentir. En un rien de temps, tous furent dans la cour et nombre d'entre eux s'apprêtaient à rentrer chez eux. C'était le cas de Séraphina, qui fut rattrapée par Lysandre.

    Le victorien lui fit face, les joues délicatement colorées. Enfin, il lia leurs regards vairons, comme en quête de pardon :

    – Séra... Je...

    Il s'étonna de la recevoir au creux de ses bras. Aussi, il l'étreignit pleinement et déposa sa tête sur la sienne en affichant un large sourire.

    – Tu n'es pas fâchée ?

    – Fâchée de quoi, Lysou ? Écoutes...

    La blonde prit une grande inspiration et se blottit un peu plus dans les bras de son ami. Elle ne vit pas Castiel qui passait tout en leur jetant un regard sévère. Elle déclara alors, d'une voix mal assurée :

    – J'irai avec toi chez Gontran.

    Surpris, Lysandre l'écarta de ses bras en la tenant par les épaules et souffla, inquiet :

    – Tu es sûre ?

    Séraphina acquiesça d'un grand mouvement de tête et à son tour, plongea son regard dans le sien. Ainsi, il put lire toute sa détermination :

    – Il est temps que j'arrête d'être une gamine.

    Ne sachant comment réagir, le victorien déposa un tendre baiser sur le front de la jeune femme. À contrecœur, ils se séparèrent afin de rentrer chez eux.

     

    Lorsqu'elle passa le portail, la blonde eut la surprise d'y trouver Castiel qui l'attendait les bras croisés et la mine furieuse. Elle n'y prêta que peu d'attention et lui emboîta le pas.

    Après plusieurs minutes de marche, le rockeur n'y teint plus et pesta :

    – Mais dis quelque chose ! Je sais pas... Engueule-moi, râle, pleure !

    Étonnée, elle s'arrêta et le fixa d'un air interdit. Lorsqu'elle inclina la tête, Castiel poussa un profond soupir. Il aurait préféré qu'elle s'emporte et lui cri dessus qu'il n'était qu'un imbécile. Il avait entendu tout ce qu'elle avait dit à Lysandre et il s'en voulait terriblement. Au lieu de cela, elle se contenta de déposer une main sur son bras et lui offrit un sourire triste.

    – Non... Tu n'es pas le premier à me faire remarquer mon immaturité. Et j'en souffre. Alors... Merci. Merci de m'avoir supportée et de m'avoir fait bouger. Tu n'auras plus à t'occuper de moi. Il faut aussi que j'arrête d'avoir peur quand je suis seule avec une fille.

    Castiel serra les dents et détourna le regard, les poings serrés. Il connaissait l'origine de cette peur et craignait que par sa maladresse, elle puisse se mettre dans des situations dangereuses. Toutefois, il ignorait comment « gommer » son acte et ses conséquences.

    Peu désireux de lui parler ainsi en pleine rue, il lui saisit le poignet et l'attira jusqu'à chez elle. Durant tout le trajet, elle ne cessa de lui demander ce qu'il lui prenait. Lassé, il avait fini par lui dire qu'ils converseraient chez elle.

    Après de brèves retrouvailles avec Démon, ils constatèrent qu'il s'en était donné à cœur joie durant la journée et avait creusé plusieurs trous. Gêné, Castiel souffla :

    – Je viendrai boucher ça... désolé pour la pelouse.

    Ces paroles eurent le mérite d'arracher un rire à la jeune femme, qui caressait toujours le beauceron.

    – C'est pas grave. J'en profiterai pour planter un arbre, tiens.

    Soudain, elle reprit son sérieux et se releva. Là, elle joignit les mains dans son dos et jeta un regard timide à son ami.

    – Tu entres ? Ça reste mieux pour parler.

    Ne s'étant pas attendu à de tels égards, il se contenta d'acquiescer et de la suivre jusque dans le salon. Après s'être fait servir un soda ainsi qu'une collation, il comprit qu'il pouvait enfin lui parler : il avait toute son attention.

    En la voyant assise face à lui, les mains fermement serrées sur ses genoux et la tête baissée, il comprit son malaise et ne sut comment réagir. D'ordinaire, il s'était toujours contenté d'envoyer paître la personne en insistant sur sa susceptibilité, mais en cet instant, la situation était toute autre. Enfin, il soupira en se massant le crâne :

    – Je pensais pas ce que j'ai dis. Lysandre m'a énervé.

    – Pourtant... c'est moi qui ai pris, souffla-t-elle. Je crois qu'on a été un peu vite, tous les deux.

    Soudain, elle releva la tête et le fixa, l'air grave :

    – Démon peut toujours venir. Ça, ça ne changera pas même si on est fâchés à mort. Je te laisserai un double du portillon. Mais je crois que pendant un temps... Ce sera mieux si je m'en tiens au strict minimum te concernant.

    Castiel, quant à lui, était perdu. Il ne savait pas où elle désirait en venir : cherchait-elle à l'éviter ? Ne désirait-elle plus être en sa compagnie ? Il ne le voulait pas, mais ignorait comment le lui dire.

    – Écoutes... C'est lui que j'ai cherché à blesser, pas toi. Tu crois sérieusement que je fais ça pour tout le monde de venir systématiquement à leur secours ? Même après quelques jours tu te doutes bien que non. Mais ça me met en rogne de voir comment il...

    – Castiel, s'il te plaît, le coupa-t-elle.

    Elle dardait sur lui un regard sévère qui se radoucit bien vite.

    – Je n'aime pas que mes amis médisent sur l'autre. Surtout quand ils sont eux-même meilleurs amis.

    Il s'étonna de la voir lui offrir un sourire. Sourire qui disparut lorsqu'elle poursuivit :

    – Lysou a ses raisons. Je crois qu'il est partagé entre Rosalya et moi. Ça n'est pas une situation facile à gérer. C'est normal qu'il ne soit pas toujours là pour moi. Toi... Je te suis reconnaissante d'avoir adoucit mes premiers instants ici. Mais que tu le penses ou non, tu as raison. Je vis seule à présent.

    Le cœur du rockeur se serra, lorsqu'il entendit le sanglot à peine contenu dans sa voix et vit des larmes inonder les yeux de la jeune femme, qui ne les contenait qu'à grand peine.

    – Il faut bien que j'arrête de me reposer sur...

    Elle se tut lorsque subitement, elle fut enveloppée dans ses bras. N'y tenant plus, Castiel s'était levé et l'avait attirée contre lui. Il la serra plus fort encore, lorsqu'il la sentit se raccrocher à sa veste, secouée par un sanglot. D'une voix rendue rauque, il la réprimanda pour la forme :

    – Là par contre t'es crétine... Il m'a fallu plusieurs mois pour m'y faire et encore, moi j'avais Démon. Et toi tu crois t'y faire en quelques jours à peine ? Avec l'autre qui te fait des crasses en plus ? Je te l'accorde j'suis loin d'être le plus doux et le plus patient... Mais bordel...

    Il prit quelques instants pour mûrir ses paroles et soupira :

    – T'as du monde derrière toi. Alors laisse-toi faire. Arrête cette bêtise de vouloir changer. Je m'en fout que tu pleures, si je suis pas d'humeur t'auras qu'à aller voir... Oh et puis laisse tomber !

    En son fort intérieur, Castiel pestait de perdre ainsi le fil de ses pensées et de ne savoir comment s'exprimer. Il décida alors de changer de sujet : trop curieux de savoir si les dires du victorien étaient vrais ou non. En la sentant enfin rire contre lui, il arbora un fin sourire et se lança :

    – Il s'est passé quoi à ce fameux café pour que tu veuilles plus y mettre les pieds ?

    Immédiatement, la jeune femme le lâcha et poussa sur ses abdos de la paume de ses mains pour s'en éloigner. Lorsqu'il accepta de la laisser partir, elle fit quelques pas en se tenant les bras croisés devant elle. Elle tourna sur lui un regard sombre, tandis qu'il jura la voir trembler.

    – C'est une histoire de gamine rêveuse. Rien de plus...

    En réponse, il soupira à nouveau et l'encouragea d'un ton sec :

    – Racontes.

    La blonde détourna le regard et se contenta de souffler d'une voix mal assurée :

    – J'ai eu le cœur brisé par un type le soir de mon anniversaire. C'était débile de ma part... Je l'avais rencontré quelques mois plus tôt et encore, nous nous sommes vus moins d'une journée. Je ne connaissais de lui que le nom de son chien et ce qu'il a bien voulu me raconter. Sans compter qu'on n'a jamais reparlé depuis. Oscar m'a dit il y a quelques jours m'avoir caché le fait qu'il avait cherché à me contacter. Avant ça, je n'en savais rien. Mais même sans ça... Je ne savais rien de lui et je m'en suis entichée quand même. Au final, il avait une copine et je n'ai du être qu'une aventure quelconque.

    – T'es sûre de ça ? S'enquit-il à mi-mots.

    Son intervention lui valut un regard doux, qui replongea rapidement dans le vague.

    – Sans doute. Quoi qu'il en soit, je me suis longtemps raccrochée à cette chimère, puis à ce traumatisme. Seul Oscar a su me remettre en confiance. C'est pour ça que j'étais si mal à l'aise, dimanche. Tu m'as paru sympathique, mais depuis... J'ai peur de me lier à qui que ce soit que je ne connaisse pas de longue date.

    Peiné, le rockeur hocha la tête. Il compatissait avec la jeune femme, mais pas seulement. Une profonde tristesse s'emparait peu à peu de lui. Alors, il choisit de lui répéter la confidence du victorien. Surprise, Séraphina échappa malgré tout un rire sans joie.

    – Moi, le détester ? Même celle qui m'a agressée je ne la déteste pas.

    En voyant son air abasourdit, elle lui promit qu'elle lui raconterait plus tard cette anecdote. Enfin, elle acheva de lui répondre en déclarant :

    – Non... le plus stupide... C'est que je crois que j'ai encore des sentiments pour lui. Bastien me l'a fait réaliser... Oh ! Bastien est le batteur du groupe de Lysou.

    Ses joues rougies trouvèrent leur écho sur le visage du rockeur, qui se racla la gorge pour se donner contenance. Incapable de parler, il but une longue rasade pour se donner du temps. Cependant... comme il devait s'y attendre, le soda fit son effet et lorsqu'il voulut parler à la blonde, il éructa bruyamment.

    Loin de s'en offusquer, elle rit de bon cœur et l'applaudit. Profitant de cette bonne humeur revenue, elle le pria de l'excuser et vérifia l'heure sur son téléphone.

    – On a encore une heure. Après, je suis désolée, mais soit je te passe dehors, soit tu assistes à notre répétition.

    Mort de honte, Castiel crut bon de prendre congé dès à présent et s'excusa auprès de la jeune femme qui ne s'en formalisa pas. Après tout, elle avait désiré remettre un peu de distance entre elle et son ami. Bien qu'elle ne lui en voulut pas : ses paroles restaient encore bien présente dans son esprit et sa résolution la concernant était ferme.

    Une fois Castiel et Démon partis, elle s'empressa de faire les quelques devoirs qui lui avaient été donnés afin de pouvoir pleinement profiter de ses amis par la suite.

     

    Elle mit à profit leur répétition et les quelques conversations qui suivirent pour leur parler de son projet de devenir plus indépendante. Bien qu'ils s'en inquiétèrent, tous furent contraints de saluer son initiative. De son côté, Amalrik leur évoqua lui aussi ce désir : il commençait tout juste à fréquenter une jeune femme et craignait d'être moins présent.

    Ce soir-là, tous furent soulagés de voir que même éloignés, leur lien demeurait intact. De son côté, Séraphina fut fortement encouragée à répéter en compagnie de Lysandre et de leur ami commun.


    2 commentaires
  • Bonjour, bonsoir, bonjoir à tous et toutes!

    Cet article pop de façon un peu sauvage, mais je me suis rendue compte que beaucoup ne connaissaient pas ce site qui vous permet de "générer" votre illustration amour sucré avec les critères de base de votre sucrette.

    Je prends l'exemple de cette illu (pour ne pas spoil, je prends volontairement une ancienne)

     

    J'ai beau ne pas l'avoir obtenue, j'ai pu chercher des cheveux courts, rouges et des yeux marrons :D

    Voilà!


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  • Nombre d'entres vous m'ont fait remarqué que je n'ai pas publié le fameux "épisode 0" de la fic concernant Séra.

    Et c'est... parfaitement normal XD Je vous avouerai avoir bossé au prochain chapitre et avoir zappé de la passer en revue.

    Je suis désolée de ce contre-temps et m'y plonge de ce pas. Avec un peu de bol, vous l'aurez cette nuit.

    J'ai également noté une maladresse l'autre fois et corrigerai ça... Bastien est batteur normalement. À cause de sa trop forte amitié avec Oscar, allez savoir pourquoi j'en ai fait un guitariste mdr

    Je suis d'ailleurs très heureuse de voir à quel point ces persos vous plaisent.


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