• La blonde fut réveillée par une corne de brume sonnant à son oreille. Réalisant qu'il ne s'agissait que de son réveil, elle le désactiva et s'étira en baillant, tel un chat. Elle avait dormi sur les coussins de ses amis réunis et l'espace d'un instant, elle oublia où elle se trouvait. D'une voix douce, mais forte, elle appela :

    – Oscaaaar, c'est l'heure...

    Encore ensommeillée, elle descendit en cuisine, où elle prépara deux assiettes d’œufs au plat accompagnés de toasts. Ce n'est qu'en cherchant la table, qu'elle réalisa enfin : le déménagement. Pour une raison qui lui échappait, elle avait cru n'avoir que rêvé ces derniers jours, mais fut bien obligée de se rendre à l'évidence.

    Bouleversée, elle mit ses assiettes au frigo et regagna sa chambre. Là, elle prit son téléphone et constata qu'Oscar aussi, l'avait cherchée. Après quelques envois qui lui mirent du baume au cœur, elle fila à la salle de bain.

    Elle revêtit une robe noire cintrée, sur laquelle de petits boutons argentés étaient fixés, telles les tenues militaires d'époque victorienne. Ses épaules étaient, quant à elles, laissées à nue et ornées d'une large bande blanche. Une fois ses accessoires assortis, elle vérifia que son dossier d'inscription était bel et bien complet, retrouva ses photos d'identité dans son sac à main, et partit.

     

    En chemin, elle croisa le jeune homme rencontré la veille. Il lui adressa à peine un regard, aussi, elle se contenta de le saluer de loin d'un simple signe de main, puis ne lui accorda plus d'intérêt. Son attitude distante la rassurait plus que la veille.

    Ils arrivèrent au même instant dans la cour du lycée et c'est avec surprise, qu'elle le vit la rejoindre. Bien qu'étonnée, elle ne dit rien et continua d'avancer en direction de Lysandre, qui lui, lui fit un baisemain.

    – Te voilà bien mise. Pour ton premier jour au lycée. Je... Je...

    Il s'empourpra tandis qu'il bafouillait, tout en observant discrètement son ami. Castiel, quant à lui, le railla de bon cœur :

    – T'arrives bien tôt, ce matin.

    – J'avais oublié la raison pour laquelle je m'étais levé tôt.

    Il plongea son regard dans celui de la jeune femme, et souffla :

    – Je voulais venir te chercher.

    Il répondit à son sourire et s'amusa de la voir lui donner une brève étreinte :

    – C'est pas grave Lysou. Au moins t'es là à l'arrivée !

    – Vous... Vous êtes venus ensemble ? S'étonna-t-il.

    Pour toute réponse, Castiel leva les mains en signe d'innocence, pendant que Séraphina laissa échapper un rire :

    – Chacun sur son trottoir, ouaip. D'ailleurs ! Il faut que je vous laisse, je dois passer voir la directrice...

    Tandis qu'elle s'éloignait, Castiel, ne pouvant résister plus longtemps à l'envie qu'il gardait depuis plusieurs minutes, lui lança :

    – Non mais tu t'es trompée ! La maternelle, c'est de l'autre côté du parc.

    Piquée au vif, la blonde se retourna et sans se départir de son large sourire, elle lui jeta un regard plein de malice :

    – Il a dit quoi l'rouckmoute ? Il m'cherche ?

    Enhardi par cette réaction, le rockeur s'anima à son tour et courut dans sa direction, un large sourire éclairant son visage :

    – Oh bon sang, tu vas voir toi si j'te cherche !

    Lysandre vit la blonde accélérer le pas, hilare. Lorsque Castiel parvint à rattraper la jeune femme, il passa son bras autour de ses épaules, la ramena contre lui, et là, il lui ébouriffa les cheveux. La blonde explosa de rire et tenta tant bien que mal de réorganiser sa chevelure en la brossant de ses doigts. Lysandre observa la scène, interdit. De sa vie, il n'avait jamais vu personne sympathiser aussi vite. Et certainement pas Castiel, qui s'était contenté d'envoyer bouler Lynn, lors de son arrivée. Séraphina soutint son regard qui se voulait menaçant, et sourit à nouveau :

    – T'abuses, t'aurais pu faire ça après que j'ai été voir la directrice. Je ressemble plus à rien...

    En le voyant préparer une nouvelle boutade, elle s'empressa d'ajouter en levant un doigt menaçant :

    – Hey ! J'ai pas dit qu'avant c'était mieux.

    Le rockeur souffla du nez et lui donna une petite pichenette sur le front :

    – Bon par contre... on va établir quelques règles, prévint Castiel. Tu ne me colles pas, et tu as interdiction de m'appeler encore une fois rouckmout.

    – Et toi, tu ne me traites pas de gamine ou de petite fille... Et puis pourquoi j'aurais envie de te coller ? Oui je t'aime bien, on a sympathisé mais ça s'arrête là, t'inquiètes pas. Le lycée est grand je pense.

    Touché, Castiel lui tapota le sommet du crâne dans un geste affectueux. Il aimait bien la mentalité de la jeune femme et espérait qu'elle se tiendrait à cette ligne de conduite. Lysandre, quant à lui, observa ses deux amis d'un œil surpris : il s'était certes attendu à une bonne entente entre eux, mais pas aussi rapidement, ni naturellement.

    Comme convenu dans leur « pacte », Séraphina prit immédiatement congé du rockeur, bien vite suivie par le victorien, qui l'arrêta près du club de jardinage. Alors que Lysandre lui indiquait la route à suivre pour se rendre chez la directrice, il fut interrompu par Rosalya : une jeune femme à la longue chevelure blanche et aux yeux dorés. Elle était vêtue d'une robe si courte et de bottes si hautes, que la blonde rougit. Il lui avait déjà été donné de la croiser lors du concours auquel avait participé Leigh, mais toutes deux n'avaient encore jamais conversé.

    La blanche qui ne lui prêta tout d'abord pas attention, la reconnu finalement :

    – T'es pas le mannequin de mon Leigh ?

    Étonnée, Séraphina se tourna tout d'abord vers Lysandre, qui lui sourit :

    – Séraphina, vous vous êtes déjà rencontrées, mais je te présente Rosalya. Rosalya...

    – Oui oui, je connais, fit sèchement la blanche.

    Elle sembla se renfermer et déclara avoir à faire. Le victorien vint placer son poing sous son menton, en signe de réflexion et fronça les sourcils. Tandis qu'il cherchait à comprendre la réaction de son amie, la blonde lui caressa le bras en lui souriant :

    – Je vais aller achever mon inscription. On se verra soit peut-être après, ou en cours...

    Séraphina le laissa là et prit une grande inspiration avant de pénétrer dans le bâtiment : celui-ci était bondé d'élèves qui pour la plupart, s'affairaient autour de leurs casiers. Elle se fraya un chemin jusqu'aux escaliers désignés par le victorien. Là, elle monta à l'étage et bifurqua à travers quelques couloirs.

    Enfin, elle vit se dresser devant elle une porte vitrée, sur laquelle le nom de la directrice était inscrit. Elle frappa à la porte et entra lorsqu'on l'y autorisa. Toutefois, à peine entrée, la directrice lui hurla dessus :

    – Kiki ! Fermez la porte ! Mon petit Kiki va se sauver !

    In extremis, la jeune femme le rattrapa, hilare. Elle ferma la porte et conserva le corgi au creux de ses bras, tout en lui caressant distraitement le menton. Le chien parut apprécier, puisqu'il cessa de remuer et colla sa tête contre la jeune femme.

    Attendrie, la directrice reprit son calme et lui sourit :

    – Oooh, il vous aime bien. Vous devez être mademoiselle Korinna ? Asseyez-vous.

    – Oui madame.

    La blonde acquiesça et obtempéra. Une fois assise, elle déposa Kiki au sol et fouilla son sac à la recherche de son dossier, qu'elle lui tendit. Après avoir vérifié que tout était en ordre, la directrice reporta son attention sur la jeune femme :

    – Je suis navrée, mademoiselle, mais il faudra retirer cette petite peluche. Nous avons eu quelques ennuis il y a peu de temps de ça avec une élève. Depuis, elles ne sont plus autorisées au sein de l'établissement.

    Soudain, elle réalisa que dans sa hâte, elle avait fait tomber la peluche offerte par son inconnu dans son sac de cours. Elle réfléchit au moment où cela avait dû arriver, et se fit la réflexion que cela devait être pendant le déménagement.

    – Oh, s'étonna la blonde. Très bien, je la laisserai à la maison.

    En réponse, la directrice hocha la tête avec un sourire.

    – Je souhaiterai aussi que vous alliez aider l'un de nos deux clubs en manque de membres. Vous n'êtes pas contrainte de vous y inscrire : il s'agit du club et basket et du club de jardinage. Profitez donc d'une de vos heures de permanence.

    À nouveau, Séraphina opina du chef. Soudain, la directrice lui parut plus douce, plus détendue. Elle lui adressa un sourire bienveillant :

    – Je sais pour votre situation. D'ailleurs, votre grand-père a demandé à ce que comme nos internes, vous puissiez accéder au self le soir aussi, si vous le souhaitez. À la vue de votre dossier, je doute que vous fassiez comme notre autre émancipé et profitiez de ce statut. Mais restez néanmoins vigilante et surtout... J'aimerais que vous veniez me trouver en cas de problème et pas seulement concernant votre vie au lycée. Il n'est pas aisé d'être une jeune femme seule, alors...

    – Je vous remercie, madame. Mais j'ai des amis qui s'occupent bien de moi, je ne risque rien.

    La directrice s'étonna, mais parut apprécier la révélation. Elle lui demanda si elle possédait une connaissance au lycée et alors, Séraphina lui parla de Lysandre. Aussitôt, la directrice vint fouiller dans une étagère et en retira un porte-document :

    – Dans ce cas, vous intégrerez la première B au lieu de la A. Vous y retrouverez votre ami qui pourra vous guider davantage et vous transmettre ce que vous avez manqué. Rendez-vous en salle des délégués, près de l'entrée. Demandez-y Nathaniel, il est également dans votre classe. Il vous transmettra vos livres de cours, ainsi qu'un emploi du temps.

    En ayant fini, elle permit à Séraphina de prendre congés. La blonde dévala les escaliers, pressée d'en finir avec le côté administratif. Ce faisant, elle ne vit pas la haute silhouette devant elle, et la percuta de plein fouet. En la voyant prête à tomber, le rockeur la retint par la sangle de son sac à dos en riant :

    – J'avais dit quoi sur le fait de me coller ?

    – Oh non, je suis désolée ! Tu n'as pas mal, au moins ? Merci de m'avoir rattrapée !

    Il s'amusa plus encore de la voir si paniquée à l'idée de lui avoir causé un quelconque dommage. Alors qu'il lui lançait une boutade sur le fait de le prendre pour une petite chose fragile, il s'étonna de la voir s'éloigner au pas de course, en lui criant :

    – Je suis rassurée alors, encore pardon !

    D'un geste, il se passa la main dans les cheveux, étonné. Il s'était attendu à avoir une petite discussion, au lieu de ça, elle semblait le fuir.

     

    Parvenue en salle des délégués, elle interpella un jeune homme blond vêtu d'une chemise blanche, d'un pantalon simple et qui arborait une cravate bleue. N'osant le déranger, elle usa d'une voix trop douce pour qu'il ne l'entende. Il portait une pile de polycopiés qu'il déposa, puis remarqua enfin la jeune femme, dans l'embrasure de la porte. Il lui sourit et l'interrogea sur la raison de sa présence. Celle-ci lui rapporta les dires de la directrice.

    – Ah, super ! Je suis Nathaniel... mais ça, tu le sais déjà. On sera dans la même classe, alors n'hésite pas à venir me voir si tu as besoin d'aide. Je vais voir quel casier t'a été attribué, et on pourra aller chercher tes livres au CDI. Oh ! Et il me faudrait une photo, pour le trombi.

    Immédiatement, la blonde s'exécuta et fouilla dans l'une de ses poches. Le blond la retourna et constata avec plaisir qu'elle avait d'ores et déjà annoté son nom. Une fois collée sur la page correspondante, il l'invita à le suivre dans le long couloir déserté par les élèves. Elle put ainsi davantage observer la rangée de casiers qu'elle n'avait pu voir auparavant, ainsi que les salles de classe pourvues de hublot permettant de voir à l'intérieur.

    – Ton casier est tout près des escaliers, de la cantine et du CDI. Tu as le 665.

    – Mince, perdu !

    Surpris par son exclamation, il se tourna vers elle et la vit lui sourire :

    – J'avais presque le chiffre de « la bête ».

    Enfin, il parut comprendre, puisqu'il éclata à son tour d'un rire franc :

    – Tu ne crois pas si bien dire. Son propriétaire a un petit quelque chose de démoniaque aussi. Tu le rencontreras malheureusement, il est dans notre classe.

    – Tant qu'il vient pas me bouffer parce que j'ai rangé mes affaires, ça me va.

    En voyant qu'elle bénéficiait d'un grand casier, elle s'excusa auprès de Nathaniel et sortit une photo d'elle et ses amis, qu'elle s'empressa de scotcher à l'intérieur. Puis elle déposa sa peluche et le referma. Là, elle lui sourit à nouveau :

    – Merci. Je suis prête pour la suite. Je tenais vraiment à le faire maintenant parce que j'avais peur que la photo ne se torde...

    – Il n'y a pas de mal. Tu as été rapide. Bien... J'en profiterai pour te faire visiter le CDI. Quoi que... vu l'heure, nous aurons tout juste le temps de te donner tes livres. Ce sera pour une prochaine fois.

    Elle lui sourit tout en haussant les épaules. Lorsqu'il pénétra dans le CDI, la documentaliste l'informa que les livres de la nouvelle avaient eu du retard et qu'ainsi, il ne leur serait pas permis de lui en fournir avant au moins une semaine.

    Après une brève réflexion, Nathaniel choisit de lui faire visiter le CDI. Toutefois... la visite tourna rapidement court : tous les CDI se ressemblant, la blonde en comprit rapidement le fonctionnement. Sans se démonter, il lui parla alors des romans policiers qu'il affectionnait. À ça, la blonde lui répondit par un sourire contrit :

    – Avec les répétitions, j'ai jamais vraiment le temps de lire. J'ai de bonne bases et connais mes classiques, mais... Depuis quelques temps, je suis plus manga ou fantaisie. Je préfère souvent les films policiers.

    Nathaniel lui adressa un sourire aimable :

    – On ne peut pas toujours avoir les mêmes goûts. Mais au moins, nous avons les films policiers en commun !

    – Haha, serait-ce un projet de carrière ? S'amusa la blonde.

    Un signe de tête lui répondit que non. C'est alors que la sonnerie annonçant le début des cours retentit. Séraphina, qui jusque là s'était montrée à l'aise ramena brusquement ses bras contre elle, visiblement terrifiée.

    Le délégué eut un petit pincement au cœur en constatant son malaise et vint lui prendre la main qu'il serra avec bienveillance.

    – Allez, n'aies pas peur. Nous sommes dans la même classe, tu n'auras qu'à rester avec moi. Et puis ils ne sont pas bien méchants.

    La blonde hocha la tête en signe d'accord et le suivit. Alors qu'elle l'observait, elle réalisa que son air sérieux mais doux, n'était pas sans lui rappeler Amalrik. Elle qui avait tout d'abord souffert de l'absence de Koga à ses côtés, eut alors l'impression de retrouver l'image d'un grand-frère. Un rire soulagé lui échappa, tandis qu'elle vint étreindre son bras.

    Ils se trouvaient alors devant la porte de la salle de classe et bien qu'il tenta de ne rien laisser paraître, Nathaniel arborait un teint d'un carmin soutenu. Il bafouilla en l'invitant à entrer : tous leurs camarades étant déjà installés face à leur professeur.

    Celui-ci s'avérait être monsieur Faraize : professeur d'histoire géographie. C'était un homme affable quoi qu'un peu nerveux. Il posa son regard rose sur sa nouvelle élève et l'invita à venir le rejoindre d'un ton qui se voulait rassurant. La blonde inspira profondément et marcha à travers la classe. Parvenue au tableau, elle ferma un instant les yeux et pensa :

    – Comme sur scène... C'est comme sur scène...

    Lorsqu'elle les rouvrit, elle croisa le regard tendre de Lysandre et vit Castiel et Nathaniel lui adresser un petit signe de tête : comme pour l'encourager. Elle balaya un instant le restant des élèves du regard : tous à l'exception de quelques filles semblaient amicaux. Un large sourire s'étira sur son visage et alors, elle déclara d'une voix presque chantante.

    – Bonjour à tous ! Moi, c'est Séraphina. Séra pour ceux qui le voudront. Je ne vais pas vous gonfler trop longtemps !

    Elle pinça ses lèvres et regarda son professeur, tout en jouant nerveusement avec ses bras qu'elle s'amusait à faire rebondir contre son corps. Voyant qu'il ne protestait pas, elle reporta son attention sur la classe et leva les mains au ciel :

    – Ayé... fini.

    Alors qu'elle allait rejoindre le fond de la salle, monsieur Faraize la rappela :

    – Mademoiselle Korinna, gronda-t-il gentiment. Parlez-nous donc un peu plus de vous : d'où venez-vous ? Quelles sont vos passions ? Comment était votre ancien lycée... ? Permettez à vos camarades de vous connaître un peu plus.

    Séraphina vint reprendre sa place et à nouveau, elle se tint les mains derrière le dos et se lança :

    – J'arrive d'Armor Shield. En train, c'est à environ trois heures d'ici.

    Subitement, elle sentit l'émotion la gagner : sa vue se brouilla, tandis qu'un sanglot perlait dans sa voix. Évoquer Armor Shield la ramenait à tout ce qu'elle avait été obligée de laisser là-bas : ses souvenirs, ses plus chers amis, sa vie...

    Alors qu'elle allait craquer, une jeune femme blonde aux yeux verts et vêtue à la mode lui lança d'une voix nasillarde :

    – Korinna... Comme les boutiques de luxe ? T'es de cette famille ?

    À nouveau, la blonde joua avec ses bras et lui répondit, étonnée :

    – Grand-père ne tient pas qu'une chaîne de boutiques de luxes. Mais... oui. Tu t'y intéresse ?

    – Naturellement, déclara-t-elle en passant sa main dans ses cheveux. Si tu as besoin de quoi que ce soit ici, viens me voir. Je suis sûre qu'on deviendra très amies.

    – Ouais, bah moi pas, pensa Séraphina.

    Elle avait été habituée à ce genre de personnes et fort heureusement, ses parents lui avaient très tôt appris à les repérer et à les éviter comme la peste. Oubliant même de lui répondre, elle poursuivit, quelque peu regonflée :

    – Pour mon lycée, si quelque chose vous intéresse, venez plutôt demander. Je ne connais pas encore celui-ci, donc je ne saurais pas vous dire les différences. Quant à mes passions... la principale reste la musique.

    Sans même le vouloir, elle fit un sourire de chat à son professeur et lui demanda si cette fois-ci, elle pouvait y aller. Amusé, il émit un rire et balaya la salle du regard :

    – Vous pouvez aller vous asseoir à côté de monsieur Duclos ou de monsieur Jacott.

    Perdue, elle fixa longuement son professeur : elle ne connaissait déjà pas leurs prénoms, alors leurs noms ! Plusieurs rires vinrent accueillir cette réaction. Lysandre, de son côté, demanda à Violette qui se trouvait à ses côtés si cela ne l'ennuyait pas de céder sa place : pour cette fois. Cependant, la douce jeune fille n'eut pas le temps de se lever, que déjà Nathaniel interpellait la blonde en souriant :

    – Ici Séra. Je suis monsieur Jacott.

    La blonde s'empressa de le rejoindre en riant à son intervention. Elle avait aperçu Lysandre, juste derrière la place qu'il lui fallait prendre. Aussi s'en trouva-t-elle rassurée. Tandis qu'elle s'asseyait, elle lui tendit une main qu'il serra, étonné.

    – Bonjour monsieur.

    Amusé, il la lui serra en retour et plaça son livre entre eux deux.

    Le cours put commencer, après que monsieur Faraize ait rappelé à la blonde que le cours se passait au tableau, et non sur le bureau de Lysandre. Un peu plus tard, tandis qu'un exercice était en cours et que Nathaniel et Séraphina étaient tous deux penchés sur le même livre, le blond reçut un morceau de gomme à l'arrière du crâne.

    Immédiatement, son regard se porta sur Castiel, qui paraissait travailler paisiblement. Pensant à une mauvaise blague de quelqu'un d'autre, il se replongea dans la lecture d'un texte dont il lui fallait tirer des informations. Cependant : dès que la blonde vint lui demander une information en pointant un passage du doigt, et qu'il se pencha sur la feuille de la jeune femme afin de lire la réponse qu'elle avait donnée, il fut à nouveau heurté par un projectile. Le phénomène se reproduisit durant l'heure suivante.

    Profitant d'un changement de salle, Lysandre était ensuite venu rejoindre la blonde et avait ainsi pu s'installer à ses côtés. Étrangement, ce fut lui qui devint la cible des projectiles.

     

    Lorsque enfin la sonnerie annonçant la pause de midi retentit, Lysandre donna rendez-vous à la blonde à l'entrée du lycée. Quand elle voulut sortir de la salle, elle fut retenue par Ambre et deux de ses amies. Celles-ci ne paraissaient guère plus amicales que celle qu'elle identifia comme leur meneuse. Bien qu'elles tentèrent de se donner des airs plus doux et attentionnés, il était évident que leur nature était toute autre.

    – Attends voyons, lui sourit Ambre. Les filles et moi on allait manger dehors, ce midi. Ça te dirait de te joindre à nous ?

    Le cœur de Séraphina battait à tout rompre : l'unique sortie était condamnée par ces filles et pour ne rien arranger : elles étaient seules. D'ordinaire, Koga ne la quittait jamais dans leur lycée, bien qu'ils y connaissaient toutes les filles et qu'aucune d'entre elles n'ait pu représenter un danger.

    Cette fois-ci, elle était seule en terre inconnue et bien qu'elle se douta qu'Ambre et ses amies ne lui feraient rien de mal, elle ne parvenait pas à se départir du souvenir de ce fameux soir. Pressée de rejoindre la foule, elle tenta de passer après leur avoir sourit.

    – Désolée les filles, mais Lysandre m'attend, on avait déjà prévu quelque chose.

    Voyant Charlotte et Lee se serrer l'une contre l'autre pour lui bloquer le passage, elle recula en saisissant son médaillon, comme un talisman.

    – Tu sais, c'est pas donné à tout le monde d'être repéré par la fille la plus populaire du lycée. C'est une grosse faveur que te fait Ambre, expliqua Charlotte.

    La voix légèrement tremblante, Séraphina affirma :

    – Oh mais j'en doute pas ! Mais j'ai VRAIMENT un truc de prévu. Je vais être en retard...

    – C'est quoi ce bordel ? Déclara une voix grave.

    Immédiatement, Ambre se retourna et commença à entortiller ses cheveux autour de son doigt, tout en s'empourprant. Castiel se tenait derrière le trio et paraissait fulminer. Lorsqu'il aperçut la blonde, transie de peur contre le bureau du professeur, il écarta lui-même Charlotte et Lee et lui adressa un signe de tête :

    – Allez viens.

    – Oh mais attends, Castiel ! Roucoula Ambre. On voulait juste l'inviter, on discutait et...

    Le regard qu'il lui jeta la glaça jusqu'à l'os. Profondément choquée par la colère qu'elle y lut, elle reporta son attention sur Séraphina, qui, au bord des larmes, se jeta sur le rockeur, qu'elle enlaça. Il passa un bras protecteur dans son dos et lança un dernier avertissement à Ambre :

    – Plus jamais tu me la bloques comme ça.

    Sans même attendre de réponse, il l'entraîna à travers un dédale de couloirs avant d'emprunter un escalier.

     

    Tous deux débouchèrent sur le toit, où la blonde le lâcha finalement, les joues en feu. Elle fit quelques pas en arrière et sans oser le regarder, elle balbutia une série de remerciements et d'excuses mêlées. Castiel l'observa avec un pincement au cœur. Pour se donner contenance, il alluma une cigarette et vint s'appuyer sur le garde-fou.

    – Pourquoi tu t'excuses autant ? Demanda-t-il d'une voix rude. Entre ça et tes fuites, on dirait que j'te fout les j'tons...

    Surprise, elle l'observa et vint prendre appuie à côté de lui, avant de tousser à cause de sa fumée. Après s'être mise dans le sens du vent, elle observa la ville, tout en déclarant :

    – Toi, t'as oublié ton pacte. Et non... j'ai pas peur de toi, sinon tu te doutes bien que je ne me serai pas jetée comme ça sur toi. D'ailleurs...

    Elle rougit à nouveau et baissa la tête, d'une voix à peine audible, elle souffla :

    – Vraiment... merci. Je ne sais pas pourquoi, mais... Enfin... tu me rassures. Hier au parc, je n'y aurais jamais cru. Pas si vite, tout du moins. Et ça me perturbe un peu.

    Un trop large sourire s'étira sur le visage du rockeur, qui se contenta de lui ébouriffer copieusement les cheveux en mordant sa cigarette. Il s'amusa de la voir rire à ce geste, puis, il se baissa pour plonger un regard sévère dans le sien sans lui faire lever la tête.

    – Ton portable...

    – Hm ?

    Elle l'observait, la tête inclinée, les mains dans le dos et les lèvres pincées. À cette vue, Castiel dut lutter pour arrêter de sourire et lui tendit sa main, paume vers le ciel. Lorsque la blonde y glissa la sienne, il soupira et faillit céder à une pulsion lui dictant de l'étreindre.

    – Non, mais... Donne ton téléphone.

    – Oh ! Héhé... pardon.

    Elle fit glisser son sac devant elle et en extirpa l'objet de sa convoitise, qu'elle confia sans la moindre hésitation au rockeur et lui indiqua comment le déverrouiller. Il y aperçu la même photo présente dans le médaillon et sans s'en formaliser, entra son propre numéro dans sa liste de contact. Enfin, il lui rendit et regagna son observatoire :

    – La prochaine fois : tu m'appelles. C'était des conneries, le fait de me coller. J'ai bien compris que t'es réglo.

    Il sourit à nouveau, lorsqu'il sentit une petite tape digne d'une caresse dans son dos. Étrangement, il comprit qu'elle s'apprêtait à partir. En effet, la blonde s'apprêtait à rejoindre Lysandre dont elle craignait qu'il ne l'ait oubliée.

    – Merci... Je saurais te revaloir ça, un jour.

    – T'as intérêt, marmonna-t-il avec un fin sourire.

     

    Lorsqu'elle pénétra dans la cour, elle eut la surprise de voir Lysandre s'éloigner en compagnie de Rosalya. Tous deux semblaient discuter avec animation... Tout du moins : la blanche parlait et Lysandre écoutait. Elle soupira en constatant qu'il l'avait tout simplement oubliée. Cela n'arrivait que très rarement, et en général, le victorien exprimait ensuite son profond regret. Elle ne lui en voulait pas plus que cela, mais cet événement ne fit qu’accroître plus encore son sentiment de dépaysement et le manque qu'elle ressentait. En se souvenant qu'Ambre et ses sbires étaient aussi supposées manger à l'extérieur, elle n'osa pas quitter l'établissement.

    N'ayant pas le cœur à gagner la cantine pour s'y restaurer seule au milieu de tous ces inconnus, elle déambula un instant dans la cour désertée. Ses pas la menèrent jusqu'au club de jardinage, où elle vit trois rosiers pourvus de jambes, qui semblaient prêts à basculer. Amusée, elle vint aider le malheureux en le délestant de l'un de ses rosiers.

    Un jeune homme aux cheveux et au regard vert paraissant avoir la vingtaine lui sourit aimablement.

    – Merci, tu me sauves. Je suis terriblement en retard, je devrais avoir déjà terminé.

    Une fois leur fardeau déposé, il voulut lui serrer la main, puis se ravisa en voyant qu'elle était pleine de terre. Amusée, la blonde la lui serra tout de même.

    – Oh... Attends, elle est sale...

    – C'est rien, c'est qu'un peu de terre.

    – Héhé, oui, mais je ne voudrais pas te salir. Je m'appelle Jade, je suis en apprentissage. Et toi ? Tu étudies ici ?

    La blonde opina du chef et vint l'aider à soulever un sac de terreau :

    – Séraphina. Et c'est ça ! Là, je commence mon année de première. D'ailleurs... ils ne vont pas geler, tes rosiers ? On est quand même fin octobre...

    – Hahaha, non, ne t'en fais pas. Ça leur permettra de fleurir courant janvier, février. Si tu veux bien m'aider encore un peu...

    – Bien sûr ! Je fais quoi ?

    Le jeune homme s'amusa d'un tel enthousiasme et quitta son tablier, qu'il vint enfiler à la jeune femme. Là, il lui expliqua qu'il allait creuser des trous et mettre un peu de terreau au fond de ceux-ci. Il lui suffirait de retirer les pots dans lesquels étaient plantés les rosiers pour les remettre en terre. L'exercice ne leur prit finalement que peu de temps, aussi, Jade en profita pour mettre un peu d'ordre dans le club, non sans remercier sa précieuse collaboratrice.

    – Tu vas t'inscrire au club ?

    – Non, merci, répondit-elle avec un sourire contrit. Je garde mon temps libre pour répéter. Mais si j'y ai droit, je serai ravie de venir pendant les récrés pour m'occuper un peu des plantes.

    Jade fit non de la tête et déclara :

    – Je ne vois pas pourquoi la direction s'y opposerait. Après tout, des élèves viennent bien cueillir des fleurs quand ça leur chante.

    – C'est noté !

    En un rien de temps, le club fut rangé et les quelques fleurs présentes binées. C'est alors que retentit une sonnerie que la jeune femme identifia comme le début des cours et s'en étonna :

    – Déjà ?

    – Le temps passe vite, quand on s'amuse. Va... Je ne veux pas te retarder. Je parlerai de toi à la directrice. Merci encore, pour l'aide.

    En réponse, Séraphina lui fit une signe de tête et après lui avoir rendu son tablier, elle courut jusqu'à son casier.

    Alors qu'elle organisait ses affaires pour l'après-midi, elle sursauta lorsqu'elle sentit deux bras venir l'enlacer étroitement. Bien vite, l'odeur de son ami, ainsi que sa tête qui apparue par-dessus son épaule apaisèrent les puissants battements de son cœur. Tranquillisée, elle vint lui caresser les cheveux en signe d'apaisement. Du coin de l’œil, elle avait pu voir combien il semblait triste et comprit immédiatement de quoi il en retournait.

    – Allons, Lysou... C'est mon premier jour, c'est tout nouveau pour nous deux. C'est normal que tu oublies, surtout quand tes amis sont là.

    L'étreinte se fit plus forte encore, tandis qu'il soupirait :

    – Non, c'est même pire ! Je te fais le serment que ça ne se produira plus.

    Touchée, elle lui demanda de la laisser l'étreindre à son tour. Requête à laquelle il accéda. C'est alors que quelques éclats de rire retentirent, un peu plus loin dans le couloir. Intriguée, la blonde s'approcha et vit avec stupeur son visage placardé un peu partout. La photo avait été griffonnée pour lui ajouter des cornes de diable, des moustaches et autres accessoires.

    Tandis que quelques élèves l'observaient, parfois en chuchotant entre eux, elle s'approcha de l'une d'entre elle en souriant. Icarus avait déjà été victime de ce genre de farce, lorsqu'il était lycéen et leur avait transmit une technique imparable pour que l'affaire meure dans l’œuf. Elle se tourna vers l'assemblée d'élèves et leur adressa un sourire radieux tout en échappant un rire.

    – C'est pas mal, pas mal du tout... Vous auriez un stylo ?

    Étonnés, quelques uns fouillèrent dans leur sac. Enfin, un jeune homme lui tendit un feutre qu'elle saisit en le remerciant. Là, elle se tourna vers son portrait arborant un bandeau pirate et entreprit de « l'arranger ». Selon les conseils d'Icarus, il fallait rire avec les auteurs de la farce. Ainsi, plutôt que de devenir sujet aux moqueries, un grand nombre se souviendrait davantage de ce geste et étoufferait rapidement l'affaire.

    Son œuvre achevée, elle s'en écarta pour la laisser découvrir aux autres. Elle avait ajouté des dents manquantes au portrait, ainsi qu'un strabisme dans de gros yeux caricaturaux, un bouc naissant et pour finir : quelques mouches volant ici et là. Après avoir rendu son feutre à son propriétaire, la blonde sourit aux personnes encore présentes et annonça d'une voix assurée :

    – Là, on passe déjà à un niveau au-dessus. Bon... Ceci dit...

    Séraphina retrouva un air plus affligé et vint décroché sa photo, qu'elle reconnue comme étant celle du trombinoscope. Le regard qu'elle posa sur le groupe n'était plus celui de la scène, qu'elle utilisait pour se donner du courage, mais le témoignage que l'acte l'avait touchée.

    – Libre à vous de faire pire que moi. Ou alors... Vous pouvez aussi m'aider et décrocher tout ça. Ça peut paraître drôle, mais imaginez-vous à ma place : je ne pense pas avoir fait quoi que ce soit pour mériter ça.

    Ramenés à la raison, nombre d'entre eux lui vinrent en aide et décrochèrent les nombreuses photocopies. Parmi eux se trouvaient Nathaniel, Kim, Violette, Lysandre et même Castiel, qui eux, n'avaient pas attendu sa demande pour s'exécuter.

    Nathaniel demanda à chacun de les lui transmettre, afin d'aller porter le tout à la directrice, de sorte à ce que des sanctions soient prises à l'encontre du ou des coupables. La blonde ne manqua pas de remercier chaleureusement ses camarades, puis retourna à son casier, laissé ouvert.

    Elle constata avec horreur la disparition de sa peluche. Bien qu'elle lui rappela son mystérieux inconnu et le mal fait, elle l'aimait toujours autant et ne voulait pas la perdre, même si elle désirait la lui rendre. Affolée, elle chercha sous chacune de ses affaires qui auraient pu la masquer à sa vue, puis tout autour de son casier : au cas où elle soit tombée.

    En la voyant si chamboulée, Lysandre la rejoignit, intrigué :

    – Séra... Qu'est-ce que tu as ?

    La blonde lui jeta un regard embué et couina :

    – J'ai perdu Démonito...

    – Démonito ! S'esclaffa une voix depuis le casier voisin.

    Castiel se révéla être le propriétaire du casier 666 et en extirpa la fameuse peluche. En la voyant, Séraphina bondit pour s'en saisir, avant même que le rockeur n'ait eut le temps de la mettre hors de portée : pour s'amuser. En la voyant l'étreindre, il sourit et releva la tête dans un geste qui se voulait moqueur :

    – Quand je dis que t'es une gamine... C'est quoi, cette peluche ?

    La blonde changea instantanément d'expression : son regard s'éteignit tandis qu'elle baissa la tête. Elle joua un instant avec les oreilles de sa peluche et la rangea dans son sac tout en soufflant :

    – La pire erreur de ma vie... Mais je l'aime quand même. Merci Castiel...

    Gêné, le rockeur croisa les bras et tenta tant bien que mal de masquer ses joues rougies. Il demanda d'un ton trop sec :

    – De quoi, encore ?

    Il ne put que s'empourprer définitivement face au regard qu'elle lui jeta.

    – De l'avoir mis en sécurité ! Quoi d'autre ?

    – T'imagines pas que j'ai juste voulu te le piquer ?

    Amusée, elle sourit tout en secouant la tête en signe de négation :

    – Tss... Méchant rouckmout. T'y tiens à te réputation de bad boy, non ?

    – Mais j'vais te bouffer !

    Elle n'eut pas le temps d'esquiver, que déjà, Castiel l'avait attrapée comme un peu plus tôt dans la journée et lui frictionnait le sommet du crâne en guise de punition. Hilare, elle appela Lysandre à l'aide.

    Le victorien, lui, observait une fois de plus l'échange avec un scepticisme et une inquiétude certaine. Ils furent interrompus par Kim, une jeune femme au carré plongeant noir à l'allure sportive, qui vint interroger la blonde, mains sur les hanches devant le duo :

    – Salut, moi c'est Kim. Dis moi... j't'ai pas vu à midi, pourtant Nathaniel affirme que t'es demi pensionnaire.

    Touchée, Séraphina lui offrit un sourire radieux et s'extirpa tant bien que mal de l'étreinte de Castiel, qui ne semblait pas vouloir lâcher sa victime.

    – Si, si. Mais je devais manger dehors. Et puis... bah au final, j'ai pas trop osé venir.

    Tout en mâchouillant son chewing-gum, elle répondit à son sourire par une moue amusée et lui tendit une pomme :

    – Ouais, c'est bien c'que j'me disais. J'ai pensé à toi et la prochaine fois, t'as qu'à v'nir à côté de moi. J'mords pas.

    Séraphina prit le fruit tout en se confondant en remerciements, appréciant grandement le geste. Comme réponse : son estomac émit un grognement sourd qui fit rire aux éclats la sportive. Tandis qu'elle entamait le fruit, la blonde suivit son aînée jusqu'à leur salle de cours. Toutes deux discutant rapidement de parcours, Ulrich ayant apprit à la jeune femme à pratiquer cette discipline.

    De son côté, Castiel toisa durement le victorien, qui soutint son regard accusateur :

    – C'est quoi cette histoire ?

    – Rien qui ne te regarde, claqua sèchement Lysandre.

    Agacé, Castiel croisa les bras sur sa poitrine et s'appuya contre leurs casiers. Il hésitait à lui parler de la mésaventure avec Ambre, pour finalement décider de ne pas le faire. La véritable sonnerie annonçant le début des cours retentit enfin, mettant momentanément fin à la « discussion » des garçons.

    Durant toute l'après-midi, Kim resta auprès de Séraphina, vite rejointe par Violette avec qui la jeune femme se découvrit des atomes crochus. Les gargouillis incessants de Séraphina les fit rire aux éclats, entraînant avec elles quelques autres élèves de la classe, qui la réprimandèrent pour la forme.

    Une fois la fin des cours venue, alors qu'elles venaient de passer le portail, Kim interpella Séraphina :

    – Hey p'tite Séra, ça ira pour rentrer ?

    En guise de réponse, la blonde lui fit un sourire de chat et acquiesça :

    – T'inquiètes pas maman Kim ! À demain, fit-elle d'une voix chantante.

    Alors qu'elle s'apprêtait à se mettre en chemin, une main vint saisir la sienne. S'attendant à ce que cela soit Lysandre, elle joua un instant avec et entreprit de tout de même avancer. Le rire qui lui répondit était cependant celui de Leigh.

    Surprise, elle apprécia le geste et tourna sur lui un regard ému. Avant qu'il n'ait pu faire quoi que ce soit, elle l'enlaça et plaça sa tête au creux de son cou. Elle avait eut besoin d'une présence aînée toute la journée et de tous ses amis présents en ville, Leigh était sans doute le plus doux. Également touché, il resserra ses bras autour de son corps et déposa sa tête sur la sienne, un sourire doucereux aux lèvres.

    Cet échange ne fut pourtant pas du goût de deux paires d'yeux se trouvant non loin de là. Toutefois, à cause de la foule, ces personnes n'osèrent rien tenter.

    Après quelques instants, Leigh rompit l'étreinte pour présenter à la blonde l'argent qu'elle lui avait laissé pour régler le pyjama. Il afficha un air qui se voulait courroucé et les lui brandit sous le nez :

    – C'est quoi ça ?!

    Séraphina répondit avec tant de conviction, qu'elle fit un grand mouvement de tête affirmatif :

    – Des sous !

    Décontenancé, le brun laissa ses bras tomber le long du corps et dut attendre d'arrêter de rire pour reprendre :

    – Non, mais... Je sais que c'est des sous. Mais c'est exactement la somme de ton pyjama !

    À nouveau, la blonde usa de son sourire de chat et balança son corps tant l'amusement qu'elle ressentait était grand. Elle lui offrit enfin un sourire radieux tout en lui caressant le bras :

    – C'est trop rigolo quand tu souris comme ça, Leigh !

    Le jeune homme dut se passer une main sur le visage pour essayer de recouvrer son calme ainsi qu'un air neutre. L'envie d'exploser de rire étant trop forte.

    – Ne détourne pas le sujet... S'il te plaît... Hahaha !

    Alors qu'il cédait, la jeune femme sortit son téléphone et y chercha la capture d'une conversation avec Oscar. Elle l'agrandit au passage désiré et le lui tendit :

    – Tu sais qu'il fait des études en marketing... Oscar a fait le calcul, la fois où tu nous as offert nos tenues de scène. Si tu offres une tenue par mois au prix moyen du pyjama, alors d'ici trois ans tu auras offert l'équivalent du prix de ta boutique il y a six mois ! On préfère très largement que tu investisses pour développer ton activité, alors voilà. T'as pas le droit de me gronder !

    Leigh apprécia grandement l'intérêt que portait ses amis à ses intérêts personnels. Il souffla du nez et lui caressa la joue.

    – Sauf que vous aviez payé le tissu. Séra... Je n'offre pas une tenue tous les mois, rassure-toi. En revanche, considère ça comme un cadeau de bienvenue.

    Il sourit plus encore en la voyant opiner du chef, et poursuivit :

    – Bon... Ensuite : j'ai vu avec les autres pour que l'un d'entre nous te fasse faire un bon stock de courses. Histoire que tu ne sois pas obligée de faire des navettes pour des produits encombrants. Donc ce soir, c'est moi qui t’emmène.

    Séraphina écarquilla les yeux et le fixa avec malice :

    – T'es sûr ? Je suis in-fer-nale dans un magasin. Je monte sur le chariot pour rouler avec, je passe des années au rayon des jeux et...

    – Rien ne me fera changer d'avis, s'amusa le brun.

    – Quand partons-nous ? S'enquit Lysandre.

    Le jeune homme avait rejoint le duo et toisait durement son frère, qui ne parut pas si heureux que cela de voir son cadet se joindre à eux.

     

    Tous trois firent une halte dans un snack avant de partir pour le centre commercial. Bien que l'exercice amusa les deux frères, une tension palpable régna durent toute la durée de leurs courses. Elle fut renforcée lorsque de façon anodine, Leigh apprit que Lysandre avait oublié la blonde à cause de Rosalya.

    Le soir venu, Séraphina passa de longues heures à discuter avec ses amis de leur toute nouvelle vie. « Par mesure de sécurité » Oscar demanda à la blonde le numéro du rockeur. Toutefois, par respect pour lui, elle ne le transmit pas.

     

    Ce n'est que tard dans la nuit, qu'elle lui expédia un unique sms : « Merci pour aujourd'hui. Fais de beaux rêves ». Bien qu'il n'y répondit pas, Castiel s'endormit avec un fin sourire, Démon ronflant à son oreille.


    2 commentaires
  • Bonjour, Bonsoir à toutes!

    Tout d'abord: FÉLICITATION à vous toutes!

    Un immense merci à vous toutes qui avez participé et voté! Grâce à vous, un trio de tête s'est dégagé de ce petit défi.

    Notre miss confinement est donc Wélestia.

    Suivie par sa première dauphine: Yurikago!

    Et enfin, par Greenwich (toujours sans T).

    Podium Confined Style!

    Voici donc un petit montage (nul mwahaha) des gagnantes.

    Je souhaiterai que vous me disiez si oui ou non, organiser un petit classement vous intéresse ou non. J'ai eu de nombreuses demandes et ai donc décidé de le faire pour le Confined et l'Unconfined style. Mais rien n'est gravé dans la pierre. Je pourrai très bien faire quelques défis sans.


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  • Hey!

     

    Salut à tous et à toutes! J'espère que vous vous portez bien.

    Je tenais à m'excuser du retard pris pour ce défi. J'ai eu quelques difficultés persos et m'attellerait à vous rendre les résultats sous peu (même si vous pouvez déjà les lire).

    Je doute de faire un montage. J'ai bien vu le bide qu'à fait le précédent, inutile donc de réitérer l'expérience^^

    Ce sera donc un article tout sobre résumant les gagants.

     

    Merci à vous d'avoir joué!


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  • Et c'est donc une égalité!

    Félicitation à Shion et Yurikago!

    Suivies de près par Wélestia et CeliaSwan

    Puis par Greenwich!

    Mention spéciale à Godiee Chan et Aszriel qui ont réalisé des tenues à croquer... mais de loin. Non parce qu'elles peuvent nous faire mal si on approche!

    Encore un grand merci à vous toutes!


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  • Les filles... quel bonheur de poster ici ce soir.

    Il m'est arrivé un truc dément aujourd'hui. Pour vous dire, j'en tremble encore et suis sous anti-douleurs. Certaines le savent; j'ai un soucis d'ordre physique qui est exacerbé sous le coup du stress et de l'énervement.

    Là, j'ai carrément été rudoyée, insultée et menacée par des GAMINS! Un trio de cassos qui à mon avis se font martyriser à l'école et ont cru bon de me bousculer (j'me suis pris 40kg lancés à vive allure dans le bide... hors j'ai déjà de graves problèmes) en me menaçant vis à vis du corona et en arrosant le tout d'insultes grivoises.

    Naturellement, j'ai été porter plainte.

    Le message préventif est là: personne n'a levé le petit doigt sous couvert que ce sont des pré-ados d'une ethnie protégée (comme les a appelé la gendarme de cette même ethnie... un sucre!). Sauf que zut... même le gendarme m'a donné raison.

    Ils ont pris une vidéo à mon insu en me promettant de faire tourner ça à leur famille pour qu'ils viennent me faire la peau. Et naturellement, sur les réseaux pour me "briser"... Heureusement avec la plainte, cela devrait tout étouffer dans l'oeuf.

    Mais n'ayez jamais peur d'aller voir un gendarme pour vous défendre, même contre quelque chose d'aussi stupide que ça (enfin stupide... j'en subis le contre-coup physique et il y a préjudice moral).

    Je sais bien que comme de partout, il y en a qui sont moins sympas que d'autres. Mais dans ce cas-là il existe toujours la police des polices.

    Voilà. Je n'aurais jamais cru un jour poster une "story time", même si j'ai largement de quoi vous en faire, mais là ça me permet de ne plus trop y penser et ça n'est pas trop personnel comme tout le reste.


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