• Chapitre Trois: Une journée riche en émotions

    NDA: je rajoute un grand remerciement ici à ManonOtaku pour m'avoir poussée un peu à développer cette journée :D grâce à elle j'ai bien rigolé.

     

    Leurs courses finies, ils s'étaient empressés de rejoindre la nouvelle maison de Séraphina et furent surpris de découvrir que le déménagement était d'ores et déjà presque achevé. Interdite, la blonde parcourut le salon, décoré d'une grande partie de leurs photos, dont une où elle se trouvait en compagnie de ses parents et de son grand-père. Étonnée, elle se tourna vers ses amis :

    – Comment vous avez eu le temps... ?

    – Ton grand-père a pensé à tout, on dirait. Les meubles que contenait le camion étaient pour la chambre d'amis. Ce sont des lits jumeaux et on va aller les monter. Comme ça, quand on viendra te voir : on saura où dormir.

    La blonde émit un rire, émue :

    – J'aimais bien qu'on s'entasse sur mon lit. Mais alors... qu'est-ce qu'il reste à faire ?

    En guise de réponse, Bastien leva les sacs de courses à hauteur de ses yeux et s'écria :

    – Barbec' !

    Le petit groupe accueillit la proposition à grands cris. Trois groupes furent ainsi créés : Amalrik, Icarus et Lysandre qui étaient de loin les plus patients furent envoyés monter les lits. Oscar, Koga et Bastien, eux, se chargeaient du barbecue. Enfin : Ulrich, Leigh et Séraphina contacteraient son grand-père afin de le remercier.

     

    Cela faisait maintenant plus d'une heure que le trio patientait devant le pc du salon. À tel point, qu'ils avaient finalement laissé Ulrich surveiller un éventuel appel. Le jeune homme se tenait avachi dans son fauteuil et faisait un démineur afin de s'occuper. Pendant ce temps, Leigh et Séraphina s'affairaient en cuisine où ils élaboraient diverses marinades.

    Ne supportant plus de voir l'air absent de la blonde, Leigh vint se placer à ses côtés et lui déposa un peu de sauce sur le bout du nez. Alors qu'elle le fixait, interdite, il afficha un sourire fier et releva la tête.

    – Tu m'as prise pour une saucisse ? Fit-elle finalement, hilare.

    – Haha, je ne me le permettrai pas. Quoi que...

    Il se pencha sur la jeune femme et lui lapa le bout du nez. En réponse, elle le repoussa pour la forme et explosa littéralement de rire :

    – Leiiigh, c'est crade ! Imagine si... oh non, c'est dégueux !

    Bien qu'il répondit à son rire, il arborait à présent un teint rouge pivoine soutenu qu'il masqua en reprenant sa tache : couper des tomates en rondelles. D'un œil discret, il observait la jeune femme qui semblait chercher sa vengeance. Pour donner le change, il choisit de lui faire la conversation :

    – Séraphina... Je sais que tous se sont proposés de t'aider, s'il te faut un véhicule. Mais tu sais... Étant mon propre patron, j'ai plus de facilité à me libérer. Alors appelle-moi, d'accord ?

    – Hmm hmm, fit-elle, distraite. Merci beaucoup, Leigh. Par contre, il faudra que je t'aide en retour ! J'y tiens et tu sais que je tiendrai bon.

    Le jeune homme fit les gros yeux en entendant sa voix aussi étouffée. Il tourna la tête pour la trouver perchée à genoux sur le plan de travail, la tête dans un meuble : essayant tant bien que mal d'attraper un pot de mayonnaise. Il échappa un rire et vint lui prêter main forte. Il la prit délicatement par la taille et après l'avoir soulevée, il la déposa de côté.

    Ulrich choisit cet instant pour lever les yeux de son jeu : il vit ainsi Leigh, grimpant sur le plan de travail pendant que Séraphina l'observait. Il soupira en se passant une main sur le visage :

    – Qu'est-ce qu'ils vont pas inventer ?

    Il était sans doute l'un des plus lucides, avec Amalrik et Icarus, sur l'amour que vouaient certains membres du groupe à la jeune femme. Ce n'était pas elle, qu'ils blâmaient, mais les garçons : prêts à toutes les fantaisies pour se faire remarquer. Lui, craignait surtout qu'un jour, cela ne vienne à blesser sa plus chère amie, qu'il appela à son secours :

    – Séra ! Viens, s'il te plaît. Je sais plus où cliquer. Je suis cerné par les bombes et j'ai pas envie de louper ma partie.

    Comme il s'y était attendu, elle s'empressa de lui venir en aide. Penchée à ses côtés, elle observait le jeu comme s'il s'était agit d'un véritable terrain miné. Il sourit tout en réclamant un câlin. C'est alors que l'écran afficha un petit combiné vert.

    Le cœur de la jeune femme bondit dans sa poitrine, pour finalement déchanter : ce n'était pas son grand-père qui appelait, mais la mère d'Ulrich : secrétaire de celui-ci. En voyant sa mine déconfite, la femme dont le visage reflétait toute sa douceur tenta de la consoler :

    – Ton papy te contactera en soirée, ma grande. Il m'a demandé si la décoration te plaisait et s'il te fallait quoi que ce soit d'autre. Ta moto arrivera à temps pour tes cours, et les caméras de sécurité ne couvrent que l'extérieur de la maison et l'accès aux fenêtres... Je crois que c'est tout.

    Séraphina acquiesça et la remercia dans un souffle. Elle laissa finalement son ami s'entretenir avec sa mère et rejoignit Leigh. Celui-ci l'attendait : mayonnaise à la main. Touché par son affliction, il lui ouvrit ses bras, dans lesquels elle vint se loger.

    – Une entreprise de son ampleur, ça prend du temps... trop de temps. Mais il t'aime, tu sais.

    – Je sais, souffla-t-elle. Mais j'suis pas pressée de devenir adulte comme vous.

    Le jeune homme poussa un profond soupir. Il lui avait toujours fait sentir malgré lui leur différence d'âge, rendant parfois dans son propre esprit, tout rapprochement difficile. Il lui caressa les cheveux tout en mûrissant ses paroles :

    – Séra, je n'ai que quatre ans de plus que toi, ça n'est pas tout un monde. Je suis même plus jeune qu'Oscar et Bastien. Ou même Icarus !

    – Sauf qu'Icarus, il est mature, lui. Et toi aussi ! Bastien et Oscar... hm... parfois on ne dirait pas trop. Mais on les aime comme ça !

    – Hm.

    Le brun déchanta: elle n'avait pas saisit ce qu'il avait souhaité sous-entendre. Afin de changer de sujet, il lui tendit enfin le pot qu'il s'était évertué à aller chercher et l'interrogea :

    – C'était pour quoi faire ?

    Il sourit en la voyant le saisir à deux mains et lui jeter un regard penaud :

    – T'en tartiner le bout du nez. Mais j'ai plus trop le cœur à ça. Leigh... merci de m'avoir consolée et pour la mayo.

    – Allons, je t'en prie, bredouilla-t-il en s'empourprant.

    Ayant achevé de parler avec sa mère, Ulrich les rejoignit, et à la manière de Koga : chercha à enrager Leigh. Il s'empara donc d'un bol de crudités que son aîné avait soigneusement coupées et vint les manger bruyamment à son oreille. Loin de fonctionner, la manœuvre se retourna contre lui, puisque Leigh poussa la planche à découper devant lui en lui souriant :

    – Qui mange coupe.

    En voyant Séraphina pousser vers lui un saladier d'oignons avec un air angélique, il bascula la tête en arrière et sortit sa langue pour simuler une mort imminente. Loin de s'en émouvoir, les deux amis éclatèrent de rire tout en reprenant leurs préparations : Leigh composait une salade, tandis que Séraphina, elle, s'affairait sur des brochettes.

    Bien vite, ils furent rejoins par le reste du groupe : les lits étaient montés et la braise prête. De nouveaux groupes furent formés : l'un chargé de sortir la grande table au-dehors et l'autre, de s'occuper du barbecue.

    Le premier groupe ayant rapidement terminé, ils s'affairèrent à préparer un « action ou vérité » en inscrivant sur de petits bouts de papier diverses actions et questions. Subitement, Bastien hurla au petit groupe, portable à la main :

    – Bon... qui d'entre vous tente de contacter Ludwig ?

    Presque toutes les mains se levèrent, un téléphone dans chacune. Le brun aboya un rire :

    – C'est pour ça qu'on n'arrive pas à l'avoir ! Je me dévoue, laissez-moi l'appeler.

    Dès qu'il fut partit, une brève discussion s'instaura :

    – Hé les mecs, on est sympas et on ne lui refait pas faire de trucs débiles ? S'enquit Koga.

    – Ah non, protesta Oscar. J'ai pas vu le coup de la flûte, moi !

    – Tu y a échappé, s'amusa Icarus en remontant ses lunettes.

    La discussion prit rapidement des allures de débat et après un vote, il fut décidé qu'il n'y aurait aucun gage jugé « dégradant », au grand damne d'Oscar et Koga. Vint ensuite une liste d'activités à réaliser : l'action ou vérité aurait lieu pendant le repas, puis un « rejoue la scène » serait organisé. Alors qu'il était question d'un « n'oublie pas les paroles », Séraphina vit Leigh se lever de table et partir s'isoler à l'intérieur. Inquiète, elle l'y suivit.

     

    Comme elle s'y était attendue, elle le trouva en cuisine à s'affairer au-dessus d'un plat. Elle lui sourit en approchant et l'appela d'une voix tendre :

    – Leigh... Qu'est-ce qui ne va pas ?

    – Séra !

    Il sursauta et renversa un peu de farine dans son plat, les joues rougies. Il balbutia tant bien que mal :

    – R-rien... Je me suis dit qu'un gâteau serait apprécié.

    La blonde n'était pas dupe : elle le connaissait depuis tant d'années à présent, qu'elle savait d'ores et déjà ce qui n'allait pas. Elle vint à ses côtés et l'aida à prendre les différentes mesures, consciente que le fixer le rendrait encore plus nerveux.

    – Je te connais, Leigh. Tu es comme ta maman : quand quelque chose te tracasse, tu cuisines. Ce sont les activités, c'est ça ?

    Tel un enfant pris en faute, il baissa la tête et souffla :

    – Je suis loin d'être aussi à l'aise que vous. Parfois... non, c'est stupide...

    Un frisson le parcourut et fit dresser ses cheveux les plus courts sur sa nuque, lorsqu'il se sentit enlacé par la jeune femme. Il déposa ses ingrédients et lui retourna l'étreinte, le feu aux joues.

    – Tu sais qu'on a un pacte pour les timides : on ne te forcera jamais à rien. Et qu'est-ce qui est stupide ?

    – Eh bien... Il s'agit du groupe de Lysandre, et vous... vous êtes leurs amis. Je... je suis un peu une pièce rapportée.

    Il s'étonna de la voir lui retourner un regard pétillant de malice, ainsi qu'un sourire incrédule. En plongeant son regard dans le sien, elle lut toute sa sincérité et perdit son air rieur :

    – Oh... tu le penses vraiment. Leigh...

    Mieux que toute réponse qu'elle aurait pu lui donner, au même instant, Icarus, Oscar, Ulrich et Koga pénétrèrent dans le salon qui donnait sur la cuisine ouverte. Gêné, Leigh leur demanda ce qu'ils venaient faire.

    – Attends, il nous manquait quelqu'un et ton frère a vu Séraphina entrer. On a comprit qu'elle n'a fait que te suivre, déclara Oscar.

    – Nous connaissons ta timidité, Leigh. Nous y avons songé un peu trop tard, expliqua Icarus. Le « rejoue la scène » sera remplacé par un blind test.

    Ému, Leigh se demanda comment il avait pu y croire un seul instant. Il avait toujours remarqué combien tous pouvaient être d'une grande prévenance et ce, depuis toujours. Ils se souciaient tous les uns des autres, ne laissant jamais personne en arrière. C'est ainsi que les deux groupes gardaient une cohésion à toute épreuve, malgré les manigances qui pouvaient parfois avoir lieu lors des concours et leur grand nombre. Il en était là de ses réflexions, quand tous les quatre les rejoignirent en observant ce qui se trouvait sur le plan de travail.

    – Trop cool ! S'exclama Koga. Il nous fait un gâteau !

    – Je bat les œufs, lança Icarus.

    Rapidement, ils se répartirent toutes les taches possibles, tandis que Leigh retrouvait le sourire, ainsi entouré. De par sa nature timide, il s'était fréquemment retrouvé seul avec pour toute compagnie : Lysandre et Rosalya qui, pour elle, restait à ses côtés pour une raison qui lui avait toujours été inconnue. Depuis tout ce temps, il avait longtemps cru n'être accepté que par amitié pour son frère, et non pour lui-même. Voyant son regard pensif et embué, Oscar le prit dans ses bras, Séraphina qui y était toujours logée avec.

    Comme il fallait s'y attendre : tous se joignirent à l'étreinte. Lorsqu'à son tour, Bastien pénétra dans la maison, il courut se joindre à eux : bousculant tout le petit groupe qui chuta. Lysandre arriva à temps pour immortaliser l'instant et sourit à son frère, à qui il tendit la main pour l'aider à se relever.

    – Mais qu'est-ce que vous faites... ?

    – Un gâteau, s'esclaffa Ulrich d'une voix rauque.

    Une odeur de brûlé les rappela à l'ordre : ils avaient oublié le barbecue !

    Une véritable course poursuite s'en suivit : Koga alla même jusqu'à passer par la fenêtre afin d'atteindre plus rapidement la source du feu. Toutefois, ils tombèrent simplement nez à nez avec Amalrik, qui tenait au bout de ses pinces une saucisse tombée dans la braise. Stupéfait de se trouver ainsi devant tout ses amis, il s'empourpra et bafouilla :

    – Elle... elle est tombée. Vous êtes tous partis, alors je suis resté surveiller...

    Les rires reprirent de plus belle tandis qu'en attendant l'arrivée de Ludwig, tous retournèrent à leurs « action ou vérité ». Un système de joker fut mis en place : si une question ou une action devenait trop gênante, ils disposaient tous de trois petits croûtons sur lesquels étaient versées quelques goûtes d'huile pimentée. S'ils désiraient transmettre la question à quelqu'un d'autre, il leur suffisait d'en consommer un et alors, le dés serait relancé pour désigner le prochain. En voyant la blonde en grignoter un de bon cœur, Amalrik s'esclaffa :

    – Séra... t'es pas supposée aimer ça.

    Prise sur le fait, elle sursauta et le fixa, les yeux écarquillés et suspendit son mâchonnement. Ses épaules tressaillirent sous un rire contenu, ce qui ne manqua pas de relancer le blond. Il la couvrit d'un regard fraternel et vint déposer le panier de croûtons restants devant elle, puis lui caressa les cheveux :

    – Allez, on te mettra juste un peu plus d'huile, histoire que tu ne sois pas trop tentée.

    – En parlant de ça ! Lysou supporte pas l'épicé. On peut lui mettre quoi, à lui ?

    – Des harengs ou des anchois, confia Leigh.

    Tous deux se tournèrent vers le brun qui leur sourit en retour. Il se trouvait assis juste en face de la blonde et disposait d'une belle pile de papiers. À leur vue, Amalrik le taquina :

    – Tu sais, ça n'est pas parce que tu satures le bol de « vérité » que tu ne piocheras jamais action. Mais... je veux bien fermer les yeux pour l'astuce ! Je vais voir s'il y en a.

    – Ou du fromage qui pue, se souvint Séraphina. Il refuse toujours d'en manger !

    – Non, ça, c'est parce qu'il ne veut pas avoir mauvaise haleine, s'amusa Leigh.

    En peu de temps, les croûtons spécial Lysandre furent prêts. Étant incapable de se décider, Amalrik avait choisi de mêler maroilles et anchois sur les joker de ce malheureux Lysandre. Le mélange dégoûta même Séraphina qui possédait les goûts les plus étranges du petit groupe.

     

    Enfin le portillon fut poussé et tous se tournèrent vers un jeune homme grand, aux longs cheveux blancs coiffés en catogan et au regard améthyste malicieux. Instantanément, il reçut une volée de croûtons, conformément à la demande du matin de lui « jeter un truc à la figure ». Il s'en protégea en se tournant de côté et en relevant, la jambe, hilare.

    – Hey ! Vous aussi, vous m'avez manqué !

    – Que tu crois, le taquina Koga.

    Ludwig sortit son smartphone qu'il parcourut tranquillement. Lorsqu'il eut trouvé ce qu'il cherchait, il fit une capture d'écran et la partagea à toute l'assemblée. Elle contenait son registre d'appel et presque tous y figuraient :

    – En moyenne, vous m'avez tous appelé trois fois. Et toi Koga... T'as été le pire... Dix fois ! En cinq minutes !

    Retournant sa veste, le plus jeune ondula sur lui-même et lui jeta un regard doux en battant des cils :

    – Ouaiiis mais tu me manquais.

    Sans se départir de son sourire, Ludwig l'attrapa et le chargea sur son épaule. Là, il rejoignit le reste du groupe et s'approcha du barbecue, son fardeau toujours sur l'épaule. Il se tourna un instant vers la jeune femme et demanda d'une voix trop assurée :

    – T'as pas une pomme, et du persil ? Il est pas gros, mais ça fera l'affaire.

    Instantanément, Koga se mit à remuer et se débattre en beuglant d'une voix suraiguë :

    – Aaaaah il veut m'bouffer !

    – On verra ça ce soir, plaisanta Oscar. Loulou, pose mon claviériste. On l'aime trop pour le moment pour le manger.

    – Pour le MOMENT ?! S'offusqua l'intéressé.

    Faussement vexé, il se laissa pendre mollement le long de son ami et fit le mort. C'est alors que l'estomac d'Ulrich se mit à gargouiller, bien vite suivi de celui de son voisin. Suite à cette série de gargouillis, les jeux furent suspendus le temps d'entamer la salade.

    Assis à côté de Séraphina, seul Koga ne mangeait pas et fixait d'un œil noir ses carottes. Ce légume était la bête noire du jeune homme, qui ne parvenait pas à en apprécier le goût, sauf cuites. Amusée, la blonde prit un bâtonnet et le lui tendit comme s'il s'était agit d'un jeune enfant. Le visage radieux, elle lui sourit en mimant l'acte de manger :

    – Fais « aaaaah »...

    Le jeune homme tenta tout d'abord de détourner le visage pour échapper à l'aliment, mais manqua rapidement de tomber de sa chaise. Leigh vint alors le maintenir en lui tapotant la tête, hilare :

    – Allez, juste une bouchée. En plus regarde, on va te mettre de la mayo dessus. Tu aimes ça, la mayo ?

    – Noooooon, fit-il d'une voix perchée.

    Lorsqu'il cacha sa bouche de ses deux mains liées, toute la tablée explosa de rire.

    – Ça rend aimable, s'amusa Bastien.

    – Alors t'as qu'à en bouffer des tonnes ! S'exclama Koga. Et on avait pas un jeu à faire, d'ailleurs ?!

    – Leigh, Séra, laissez-le, gronda gentiment Lysandre.

    Tous deux déposèrent un baiser sonore sur chacune des joues de Koga, puis reprirent leur sérieux, alors que le jeune homme, lui, pestait contre ses amis en leur jetant des regards furieux. Icarus qui se trouvait juste à côté de lui soupira et le fixa longuement. Happé par son regard ambré, le plus jeune parut s'apaiser. Il avait toujours vu en Icarus une figure d'autorité et savait que lorsqu'il agissait ainsi, cela signifiait qu'il partait un peu trop loin.

    – Qui a le dés de dix ? S'enquit-il.

    Voyant la détresse sur le visage de chacun des participants, il soupira et réajusta ses lunettes.

    – J'oubliais que je devais le prendre...

    – Sinon vous savez, on est au siècle des smartphones, des applis... se hasarda Koga.

    En un instant, il régla le problème et téléchargea une application de tirage au sort. Il la lança et lu, triomphant :

    – Leigh ! Hahaha, ça t'apprendra à vouloir me faire bouffer des carottes !

    Par soucis d'impartialité, Icarus fut chargé de vérifier et acquiesça. Leigh préféra tirer une vérité et s'empourpra en lisant le petit papier :

    – As-tu une technique de drague secrète ?

    – Oooh, fit Ulrich d'un ton intéressé. Ça doit fonctionner, vu que ça fait quoi ? Deux, trois mois ? Que t'es en couple.

    Le brun se tassa un peu plus encore sur sa chaise, lorsqu'il vit le regard de la blonde se poser sur lui, étonnée. Sentant son cœur s'emballer, il secoua la tête en signe de négation :

    – Je n'en ai pas, ça n'est même pas moi qui ai fait le premier pas. Allez, au prochain.

    Koga s'abstint de commenter et relança le jeu.

    – Bastien !

    Avec un rire machiavélique, le guitariste piocha dans le bol contenant les actions. Une fois lue, il se leva, l'air très sérieux et vint mettre un genou en terre devant Oscar, dont il capta le regard. D'une voix chaude et vibrante, il se lança :

    – Oscar... je ne te l'ai jamais dit, mais... Tu es la personne la plus importante au monde pour moi. Quand tu n'es pas là, tu me manques. Quand tu es là, tu me rends fou.

    À mesure qu'il parlait, le blond s'empourprait tandis que ses cheveux se dressaient sur son crâne. Mal à l'aise, il rit jaune :

    – Arrêtes tes conneries, on a compris... C'est la déclaration d'amour fictive, c'est ça ?

    Bastien lui prit les mains et lui jeta un regard accompagné d'une moue triste, puis hocha la tête avec un large sourire.

    – Mais je t'aime quand même, ma poule !

    L'ensemble de la tablée applaudit la performance. Après avoir salué, le brun regagna sa place. Ce fut ensuite Séraphina qui fut tirée. Après une longue hésitation, elle prit une vérité et à son tour, piqua un fard. Ne la voyant pas lire à voix haute, Amalrik qui se trouvait à ses côtés vint lire par-dessus son épaule et explosa littéralement de rire.

    – Qui d'entre toutes les personnes présentes ne veux-tu surtout pas voir nu ? Répéta-t-il.

    – Pourquoi c'est moi qui l'ai ? Couina-t-elle. Bah... Je veux voir aucun d'entre vous.

    La réponse ne manqua pas d'amuser l'assemblée, qui compte tenu de l'extrême pudeur de la blonde, ne s'en formalisa pas. Vint ensuite le tour de Ludwig qui tira une vérité, mais refusa même de la lire. Il mangea alors un croûton et avec une grimace de dégoût, demanda à ce que le tirage soit refait. Celui-ci tomba sur Lysandre, qui, voulant relancer le jeu choisit de piocher une action. Il déchanta lorsqu'il la lue :

    – Danse comme si tu étais bourré, et sans musique !

    Il jeta un regard dubitatif à l'assemblée et vit Ulrich qui riait sous cape. Il se saisit alors de l'un de ses croûtons et le fixa comme s'il s'apprêtait à le tuer. Un violent frisson de dégoût le saisit, puis, lorsqu'il tenta malgré tout de l'approcher de sa bouche, l'odeur lui vint et lui provoqua un violent haut-le-cœur. Bien qu'il essaya, il finit par le lâcher et se pencha en direction de l'herbe. Ses relents de dégoût produisirent des bruits sourds qui ne laissaient planer aucun doute sur ce qu'il risquait à chaque instant.

    Loin de compatir, à chaque spasme de dégoût de leur ami, tous explosèrent de rire, certains allant même jusqu'à tomber de leur chaise pour mieux se tenir les côtes. Leur fou rire était tel qu'il leur causa une vive douleur, les empêchant parfois même de parler ou respirer. Ce fut Icarus qui les acheva en lançant au malheureux :

    – Oh non, Lysandre... Je t'assure qu'on a assez à manger, garde donc ta salade dans ton estomac.

    Lysandre lui même finit par rire et laissa les quelques larmes d'amusement qu'il retenait s'écouler sur ses joues.

    Le groupe mit un très long moment à se remettre totalement de cet instant, chacun relançant les autres en étant pris à nouveau d'un fou rire, en y repensant.

     

    Il fut décrété que pour le bien être de chacun, le jeu reprendrait après manger. Toutefois, ils préférèrent enchaîner sur un blind test, plus tranquille et moins risqué. Leurs jeux ne s'achevèrent que très tard dans la soirée. Séraphina les laissa quelques minutes, le temps de recevoir l'appel de son grand-père qui ne se contenta que de lui parler de formalités liées à son entrée au lycée, ainsi qu'à l'arrivée de sa moto cross. Elle en revint si attristée, qu'ils improvisèrent de nouveaux jeux. Chacun lui faisant oublier l'absence de son grand-père, ainsi que leur absence future. En voyant l'horloge afficher trois heures du matin, les Victorians choisirent de rentrer et laisser leurs amis se retrouver entre eux.

    Lorsqu'ils revinrent au salon, Séraphina vit ses amis s'aligner devant elle, les mains dans le dos. Intriguée, elle les observa en inclinant légèrement la tête. Ce fut Oscar, qui s'approcha en lui offrant un sourire timide. Enfin, il lui présenta un écrin de velours bleu roi noué d'un ruban blanc, semblable à la couleur de leurs tenues de scène.

    – Séra... Voici un présent que nous voulions t'offrir, afin que tu saches que la distance ne nous affectera jamais. Nous serons toujours auprès de toi, quoi qu'il arrive.

    Lorsqu'il l'ouvrit, elle vit un pendentif représentant quatre dragons d'or gardant jalousement un œuf en leur centre. Émue, elle comprit immédiatement ce que cela représentait et vint leur sauter au cou, les larmes aux yeux.

    – Oh les garçons... Vous allez tellement me manquer ! Je... Je...

    Peinant à maîtriser leur chagrin, ils vinrent tous étreindre leur amie et lui assurèrent que l'absence serait rude pour eux aussi. Amalrik vint passer son pendentif autour du cou de la jeune femme, et l'invita à l'ouvrir. L’œuf contenait une photo d'eux cinq se tenant en cercle au-dessus de l'appareil photo, bras dessus bras dessous, ils souriaient à l'objectif. La jeune femme découvrit que chaque dragon possédait la même fonction en leurs ailes et leur sourit :

    – Nous avions déjà nos tatouages. Mais... merci... Merci beaucoup !

    – On voulait que ça soit plus flagrant, expliqua Ulrich. Peu de monde ira voir nos hanches.

    Amusée, la blonde acquiesça. Afin d'apaiser un peu leur chagrin, ils choisirent de regarder un dernier film, avant de monter se coucher.

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  • Commentaires

    1
    Pirinihi
    Lundi 11 Mai 2020 à 18:06

    Qui comme moi et pour un LeighxSéraphina ?

    J'ai trop envi d'allé avec eux ils on l'air trop marant! Meme si c'est triste leur séparation :(

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